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PSA fait le pari de l’impression 3D : « une transformation radicale pour notre activité »

PSA fait le pari de l'impression 3D : « une transformation radicale pour notre activité »

Dans un communiqué paru ce matin, le groupe automobile français PSA a déclaré avoir signé une lettre d’intention avec l’américain Divergent 3D en vue d’un partenariat stratégique dans l’impression 3D métallique. Carlos Tavares, président du directoire du groupe PSA s’est dit impressionné par les opportunités nouvelles promises par la technologie développée par la start-up californienne.

« Nous avons aussi la conviction que ces avancées spectaculaires dans le domaine de l’impression 3D permettront à notre groupe de se positionner en leader du process de fabrication automobile. Nous disposons du potentiel pour optimiser notre empreinte industrielle, réduire le poids total du véhicule ainsi que la complexité de fabrication tout en nous permettant une flexibilité quasi infinie en termes de conception. Il s’agit d’une transformation radicale pour notre activité. »

Basée à Los Angeles, la société Divergent 3D ambitionne en effet de révolutionner la production automobile et de réduire ses impacts environnementaux en allégeant la chaîne de production. Pour cela la société dispose d’une plateforme propriétaire dénommée « Divergent Manufacturing Platform », permettant la création de plus petites unités de production pour construire une large gamme de structures automobiles sur-mesure, avec des volumes de production ajustés à destination de marchés locaux.

Selon Kevin Czinger, PDG de Divergent 3D, leur technologie pourrait être adaptée à une production annuelle de dizaines de milliers de véhicules dans un premier temps.

« La technologie 3D Node ™ devrait être utilisée par les constructeurs automobiles en Europe, en Asie et aux Etats-Unis dans les deux à cinq prochaines années »

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Kevin Czinger (crédits photos : Divergent Microfactories)

Pour rappel, en 2015 la start-up californienne défrayait l’actualité avec son prototype « Blade », présenté comme la première voiture au monde partiellement imprimée en 3D. Le secret de cette Supercar réside dans son système de châssis en aluminium constitué de noeuds (jonctions) imprimés en 3D. Une fois reliés par des barres en fibre de carbone, ces nœuds forment alors un châssis modulaire ultra-léger. Les avantages de ce système sont nombreux : réduction du temps de production et de poids (jusqu’à 90%), mais aussi diminution des émissions.

« Ce système de châssis peut être appliqué à tout type de véhicules, des voitures de sport comme les camionnettes. Parce que le système de châssis est léger et réduit le poids total du véhicule, il permet de réduire de moitié les émissions totales d’un véhicule de tourisme et diminuer par 10 le coût de production des voitures. » déclarait Frost & Sullivan en mai dernier alors qu’il remettait le Prix de l’innovation de la technologie nord-américaine 2016 à Divergent 3D. « La technologie 3D Node ™ devrait être utilisée par les constructeurs automobiles en Europe, en Asie et aux Etats-Unis dans les deux à cinq prochaines années. Elle a le potentiel pour devenir un équipement de référence pour tous types de véhicules. »

Le prototypage, l’outillage et les composants en petite série, constituaient jusqu’alors l’essentiel des applications de l’impression 3D dans l’industrie automobile. Selon un apport intitulé « Titanium Opportunities in Additive Manufacturing », publié en août dernier par le cabinet américain SmarTech, l’industrie automobile et plus spécifiquement le sport automobile, constituera le plus gros consommateur de poudre métallique pour la fabrication additive dans les années à venir.

Le communiqué de PSA succède à celui du groupe Français Altran, qui annonçait ce mercredi avoir pris une participation dans Divergent 3D.

Alexandre Moussion