Le IOT promet de jouer un rôle clef dans les performances et le contrôle qualité de nombreux processus de fabrication parmi lesquels l’impression 3D. L’utilisation de capteurs sur les machines pour détecter les problèmes de production en temps réel est une solution qui est utilisée par de nombreux constructeurs d’imprimantes 3D, dont GE Additive dans le cadre de la fabrication de ses pièces d’avion. Les normes drastiques de sécurité de l’aérospatial impose un contrôle qualité irréprochable que la récolte de données promet d’optimiser.
Dernière née de GE Additive, la Spectra L, une imprimante 3D métal à dépôt d’énergie directe, fait partie de ses systèmes qui intègrent une interface Internet des objets (IoT) permettant à ses utilisateurs de connecter plusieurs machines ensemble pour faciliter l’analyse des données. Pour traiter cette masse d’information, GE Additive a signé un contrat de R&D de 5 ans avec L’ONRL (Oak Ridge National Laboratory) du Département de l’Énergie des États-Unis.
Ce partenariat qui s’appuie sur un accord antérieur avec le suédois Arcam racheté en 2016 par GE, vise à garantir la fiabilité des processus additive métalliques dans les applications critiques telles que l’aérospatiale en tirant partie de son supercalculateur Summit. Connu aussi sous le nom de Behold Summit ou OLCF-4, ce superordinateur de 240 millions d’euros construit par IBM est à ce jour le plus puissant au monde.
« Ce type de puissance de calcul ouvre un potentiel passionnant »
Selon les dernières déclarations de GE Additive, la société aurait équipé une série d’imprimantes 3D Arcam EBM utilisées dans plusieurs usines GE dans le monde, de capteurs qui ont collecté des données sur chaque pièce construite. Estimées à environ un téraoctet complet en moyenne pour chaque impression, ces données seront passées à la moulinette du superordinateur d’IBM. Sa puissance phénoménale de calculs de 200 pétaflops lui permet d’effectuer jusqu’à 200 millions de milliards d’opérations en une seule seconde.
« Nous pouvons analyser les données beaucoup, beaucoup plus rapidement », a déclaré Brian Thompson, directeur de la conception et du développement de GE Additive. « Ces données seront connectées à des modèles informatiques sophistiqués pour aider les chercheurs à comprendre comment les nombreuses variables interagissent et à affiner le processus. Ces résultats peuvent à leur tour être intégrés dans un logiciel piloté par l’IA qui peut apporter des ajustements à l’équipement pendant une construction, en temps réel. »
La récolte des données d’impression 3D constituent assurément l’un des points clefs pour accélérer le basculement de la fabrication additive dans l’industrie. Au regard des techniques traditionnelles, l’impression 3D est une technologie récente qui n’a pas encore collecté suffisamment de savoirs pour répondre pleinement aux défis de la production industrielle. « Cette industrie en est encore à ses balbutiements », confirme Christine Furstoss, vice-présidente de la fabrication avancée chez GE Additive. « Nous n’avons pas 50 ou 60 ans de connaissances en matière de traitement et de personnes qui les étudient, comme la fabrication traditionnelle. C’est pourquoi des relations comme celle-ci sont si importantes. »