À l’instar de son concurrent Airbus, le géant américain Boeing continue de miser sur la fabrication additive. Une technologie dont il a pu déjà expérimenter les nombreux bienfaits, qu’il s’agisse de réduction de temps et de coût de construction, mais aussi d’allègement de ses composants. En témoignent les 300 pièces imprimées en 3D qui composent le moteur GE9X de son biréacteur 777X, l’impression 3D a bel et bien pris son envol dans le secteur aérospatial.
Conscient des capacités de cette technologie à répondre à ses enjeux, tant sur le plan économique qu’environnemental, le groupe américain poursuit ses incursions. C’est ainsi que le géant de l’aérospatial s’est associé au fabricant d’imprimantes 3D australien Titomic dans le but de faire évoluer l’impression 3D dans le secteur spatial. Un rapprochement qui vise plus exactement à développer des poudres de titane durables pour l’impression 3D de pièces pour les engins spatiaux.
Titomic pourra s’appuyer sur une coquette subvention de 2,325 millions de dollars accordée dernièrement par le gouvernement australien, qu’il utilisera pour rechercher et commercialiser des composants pour les véhicules spatiaux et les satellites utilisant une ressource minérale locale de titane. De son côté, Boeing fournira « Les conceptions et l’expertise en ingénierie pour permettre à Titomic de démontrer sa technologie de pointe de fabrication additive par fusion cinétique sur la production de pièces spatiales, initialement pour le JP9102« , a déclaré Paul Watson, directeur de Boeing Defence Australia Aerospace Engineering et Production.
« Ensemble, nous pouvons redéfinir le processus de production des véhicules spatiaux et des pièces »
Pour tirer pleinement parti du titane, matériau connu pour son excellent rapport poids/résistance ainsi que sa résistance à la corrosion, Titomic mettra sa technologie Titomic Kinetic Fusion (TKF) à disposition du géant américain. Pour rappel, la jeune entreprise australienne a développé un procédé de fabrication additive métallique très grand format fonctionnant par projection à froid. Appelée aussi « Cold spray », cette méthode également employée sous une autre forme par son compatriote Spee3D, consiste à projeter à très grande vitesse des particules de métal sur un support d’impression pour les fusionner et ainsi former la pièce souhaitée.
Sa technologie est incarnée par le système TKF 9000, une machine de taille d’un bus capable d’imprimer des pièces jusqu’à 9 m de long x 3 m de large x 1,5 m de haut. En plus de son gros volume de construction, celle-ci serait capable d’imprimer à des vitesses phénoménales, soit environ 29 kg de matière par heure, contre en moyenne 1 kg en 24 heures pour les solutions actuelles.
Bien sûr la technologie de Titomic intéresse bien au-delà le secteur aérospatial. On se souvient que l’an passé la société avait signé un partenariat avec le fabricant de machines-outils Repkon qui vise à construire une nouvelle usine de production d’impression 3D axée sur la défense en Australie. L’usine sera utilisée pour fabriquer des canons d’armes conçus par Repkon en utilisant la technologie additive de l’entreprise.
« La collaboration avec Boeing a le potentiel de positionner Titomic en tant que fournisseur de pointe au sein de l’industrie de la fabrication spatiale », conclut Herbert Koeck, PDG de Titomic. « Ensemble, nous pouvons redéfinir le processus de production des véhicules spatiaux et des pièces pour accélérer la position de l’Australie dans le domaine spatial mondial.«
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