Si les systèmes de fabrication additive à fusion laser sur lit de poudre (SLS et DMLS), présentent de nombreux avantages comme celui de pouvoir imprimer des pièces avec un haut niveau de résolution et sans supports, ils présentent néanmoins certains inconvénients, comme celui de ne pouvoir traiter que des pièces mono-matières. À la difficulté de dépôt des poudres de nature différente, s’ajoute en effet les points de fusion qui diffèrent beaucoup de l’un à l’autre. C’est ce que qui a poussé Aerosint, une start-up implanté à Liège en Belgique, a développer un système de dépôt de poudres permettant la production de pièces multi-matériaux.
Là où les systèmes actuels ne permettent l’impression qu’avec une seule poudre, la technologie d’Aerosint permet de déposer une couche de matériau composée de plus d’une poudre de polymère, de céramique ou de métal. Grâce à ce procédé unique il est possible de combiner différents matériaux, rigides ou flexibles, au sein d’une même pièce.
Récemment la jeune pousse a fait la démonstration de sa technologie et de ses progrès en dévoilant des impressions faites de deux métaux différents. Tandis que la première, une pièce circulaire a été imprimée avec de l’acier inoxydable 316L de Carpenter Additive et de CuCrZr (Cuivre au Chrome Zirconium) de TLS Technik, qui a été utilisé pour le canal interne de la pièce mesurant 1,7 mm, les autres en formes de cube ont été réalisées à partir d’acier et d’un alliage de cuivre. Les 174 couches de 40 microns chacune qui composent la pièce circulaire de 6,9 mm de hauteur et 55 mm de diamètre, ont été imprimées en 5 heures et 40 minutes.
« Aucune autre technologie n’est aujourd’hui capable de produire de telles pièces bimétalliques. »
Aerosint explique avoir utilisé une machine sur-mesure développée par un fabricant allemand dénommé Aconity3D équipée de son système de distribution et d’étalement de poudre. Il est question du modèle AconityMIDI, une imprimante 3D combinant à la fois la technologie SLS/ SLM, et bénéficiant d’un volume d’impression de 170 x 170 x 200 mm. Le fabricant a également confié vouloir tester d’autres combinaisons de poudres métalliques, notamment l’acier inoxydable 316L et l’Inconel 625 ou 718, des alliages de Titane et du Nitinol.
Aerosint a développé une solution unique sur le marché de la fabrication additive qui laisse entrevoir des applications ô combien passionnantes pour l’industrie. La possibilité d’imprimer des pièces multi-matériaux en une seule fois, avec des propriétés inédites en terme de performance mécanique et de résistance, constitue sans doute l’un des chaînons manquants qui pourrait faire passer cette technologie à une échelle de production supérieure. La société chercheraient actuellement à s’associer à plusieurs béta testeurs pour imprimer des pièces d’essai.
« Nous sommes très fiers de cette réalisation », a déclaré Aerosint. « Aucune autre technologie n’est aujourd’hui capable de produire de telles pièces bimétalliques. La fusion de lit de poudre laser multi-métal crée une gamme de nouveaux cas d’utilisation et applications que nous sommes impatients d’explorer avec nos partenaires à l’avenir. »