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3D Systems annonce la vente de ses activités de services pour 82 millions $

3D Systems cède ses activités de services pour 82 millions $

C’est une nouvelle décision hautement stratégique qui vient d’être prise par l’un des acteurs phares et historiques de l’impression 3D. Conformément à son besoin de restructuration initié il y a un an après des résultats en baisse, le géant américain 3D Systems a annoncé la cession de son activité mondiale de services d’impression 3D « On-Demand Manufacturing Service ». En d’autres termes, la société va céder son activité de fabrication à la demande à Trilantic North America, pour 82 millions de dollars. L’accord qui devrait être conclu plus tard cette année, inclut les experts et les installations de la société, à Lawrenceburg, Tennessee; Seattle, Washington; Le Mans, France ; Pinerolo, Italie ; et High Wycombe, Angleterre.

Trilantic devrait reprendre l’activité sous le nom de « Quickparts », le même que celui utilisé pendant de nombreuses années par 3D Systems. Basé à Altanta, Quickparts était à l’origine un fournisseur spécialisé dans les pièces sur mesure utilisant une variété de technologies allant du prototypage rapide au moulage par injection plastique, dont 3D Systems Corp avait fait l’acquisition en 2011 pour 15,9 millions de dollars.

A l’instar de ses autres cessions entreprises ces dernières mois – Cimatron et GibbsCAM – 3D Systems a justifié cette décision par la nécessité de se concentrer désormais sur son cœur de métier. « La seule raison de notre cession est de permettre à toute notre concentration et à nos priorités d’investissement de se concentrer sur la fabrication additive (FA), où nous jouons un rôle de leader unique en permettant l’adoption de la FA à l’échelle industrielle sur une gamme de marchés finaux passionnants. » A commenté le président et chef de la direction de 3D Systems, le Dr Jeffrey Graves. « Nous continuerons à collaborer avec l’activité Quickparts en ce qui concerne la fabrication additive et sommes convaincus qu’avec l’attention que cela apporte aux deux organisations, l’avenir sera prometteur pour toutes les parties prenantes. Avec un bilan et une trésorerie très solides, le produit de la vente sera utilisé pour accélérer davantage nos investissements pour la croissance de nos capacités de fabrication additive de base, pour lesquelles nous constatons une demande en augmentation rapide dans de nouvelles applications extraordinaires allant du corps humain au véhicules électriques et voyages spatiaux. »

Pendant la crise du Covid, l'équipe On Demand du Royaume-Uni avait produit 2880 pièces de respirateur par frittage laser

Pendant la crise du Covid, l’équipe On Demand du Royaume-Uni avait produit 2880 pièces de respirateur par frittage laser (crédits photos 3D Systems)

Cette dernière phrase n’est pas sans faire échos à l’officialisation plus tôt cette année de son système « High Speed Fusion », une plateforme industrielle développée en collaboration avec Jabil Inc. Baptisée Roadrunner TM, cette nouvelle imprimante 3D FDM annoncée comme trois fois plus rapide que les solutions actuelles, aurait selon 3D Systems été « conçue pour répondre aux applications aérospatiales et automobiles avancées les plus exigeantes ». Pouvant traiter une large gamme de matériaux dont les plus techniques comme l’ULTEM et le PA-CF, cette dernière née serait particulièrement adaptée à la fabrication de pièces intérieurs et de conduits pour l’aérospatiale, mais aussi de pièces automobiles de tableau de bord, et d’autres applications industrielles générales.

Quant au « corps humain » mentionné par Jeffrey Graves dans son commentaire, rappelons que 3D Systems est profondément impliqué dans le secteur de la santé depuis des années et que la société y tire une bonne part de sa croissance. Ses récentes avancées dans le domaine de la bio-impression (pulmonaire) et acquisitions d’entreprises de santé (Simbionix, Allevi…) souligne ses ambitions sur la médecine régénérative, un segment certes ô combien complexe mais probablement le plus porteur. La difficulté à reproduire des tissus imprimés en 3D et en particulier des organes humains, et les nombreuses technologies nécessaires, explique pourquoi 3D Systems a ces dernières années accéléré ses investissements dans ce domaine. La société semble avoir aujourd’hui toutes les cartes en main pour réussir sur ce marché. Il ne fait aucun doute qu’elle réussira à développer sa propre bio-imprimante d’ici peu de temps, et jouer un rôle important sur ce marché.

Alexandre Moussion