Il y a près de deux ans, PRIMANTE3D vous faisait découvrir Nanoe, une entreprise française spécialisée dans l’impression 3D céramique. Fondée en 2008, cette société experte dans le développement de matières premières pour l’industrie, s’est lancée en 2015 sur le marché de l’impression 3D. Son crédo : démocratiser la fabrication additive céramique et métallique grâce à des matériaux compatibles avec la majorité des imprimantes FDM/FFF du marché. Sa première solution lancée en 2018 se nomme Zetamix, une gamme de filaments céramique qui est fabriquée à partir d’une poudre mélangée avec des liants thermoplastiques selon des formulations très particulières.
Pour aller avec, Nanoe propose une offre machine composée d’imprimantes et de fours qu’elle modifie légèrement pour les adapter à ses filaments. Par la suite, le fabricant a élargi son offre en proposant des filaments métalliques à base de zircone, d’alumine, d’acier inoxydable 316 L et d’acier H13.
Afin de s’adapter aux clients et leur besoin de fabriquer des petites séries ou de plus grandes pièces, Nanoe vient de compléter son offre avec un nouveau four équipé d’une enceinte plus grande. Dédié à la céramique, celui-ci dispose désormais d’une capacité de 15 litres, soit 10 fois plus que les 1,5 litre de premier four tubulaire. « Jusqu’à présent, la taille des pièces fabriquées par Zetamix était limitée par la taille du four tubulaire, ce nouveau four élargit les possibilités de conception de l’impression 3D céramique. » Explique Nanoe avant de préciser : « Cependant, ce four ne permet pas le frittage de pièces métalliques. » Mesurant 1120 cm de hauteur sur 605 cm de largeur et 860 cm de profondeur, ce four disposera d’une enceinte de cuisson pouvant fritter des pièces de 250 x 250 x 250 mm à une température maximale de 1600 °C.
Implantée dans l’Essonne, l’entreprise tricolore ne manque pas d’ambitions. Pour accompagner sa croissance, une nouvelle usine dédiée à la production de ses matériaux devrait voir le jour en juin 2022. Le nouveau bâtiment accueillera également une ferme d’imprimantes 3D et un centre de démonstration. Au total ce sont pas moins de 2 millions d’euros qui ont été investis dans ce projet. L’objectif étant de doubler la production.
L’autre nouveauté particulièrement excitante de Nanoe également attendue cette année, est un filament d’impression 3D à base de carbure de silicium. Très rare sur le marché de l’impression 3D car difficile à densifier si on veut une matière pure, ce matériau pourrait répondre à des besoins exigeants dans de nombreux secteurs, comme l’espace, l’optique, ou encore la balistique. Ses propriétés de semi-conducteur sont particulièrement prisées dans l’électronique pour fabriquer des composants tels que des diodes, des transistors ou encore de banc d’optique pour les télescopes. Ce n’est pas tout, puisque l’entreprise travaillerait également sur des filaments de nitrure de silicium, de carbure de tungstène/cobalt et de titane.
« Nous espérons que ces nouveautés contribueront à une adoption plus large de la fabrication additive céramique et métallique que ce soit dans le secteur de l’énergie, des télécommunications ou encore dans les laboratoires de recherche. » Avait alors déclaré Guillaume de Calan. « Nous avons volontairement développé un système ouvert pour que la technologie soit intégrée sur toutes les lignes de production de demain. »