Avec plus 19 % de part de marché, l’automobile compte toujours parmi les plus gros utilisateurs de la fabrication additive avec l’aéronautique et l’industrie. Si dans ce secteur, l’impression 3D intervient à tous les stades de la conception et de fabrication, le prototypage continue d’avoir la faveur des usages. Longtemps restreint à quelques matériaux et couleurs basiques, l’impression 3D permet aujourd’hui de réaliser des prototypes avec un niveau de détail et de réalisme très élevé. La possibilité d’imprimer dans plusieurs couleurs et matériaux à la fois, parfois même en transparence, est une aubaine pour les constructeurs automobiles qui veulent valider des concepts réalistes rapidement.
Volkswagen qui comme beaucoup d’autres marques automobiles, dont BMW, possède son propre centre d’impression 3D, a récemment ajouté deux imprimantes 3D industrielles couleurs à son parc machine de Wolfsburg. Le géant allemand explique ainsi vouloir réaliser un large éventail de prototypes ultra-réalistes, destinés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des véhicules. « Volkswagen utilise l’impression 3D depuis plus de 25 ans pour innover dans la conception et la production de véhicules pour ses clients.» Commente la marque au W. « Pour l’entreprise, ce tout dernier investissement permet à l’équipe de conception de répondre aux exigences de qualité les plus strictes de Volkswagen, avec la possibilité de créer désormais des prototypes multi-matériaux reproduisant les pièces de production finales avec une précision de 99 %. Un tel niveau de réalisme permettra à l’équipe de mieux tester et d’améliorer la conception globale des pièces. »
On apprend que l’acquisition de constructeur allemand porte sur deux imprimantes 3D industrielles Stratasys J850™. Sorti l’année dernière, ce modèle repose sur une technologie à jet de matière appelée Polyjet qui consiste à déposer des petites gouttes de photopolymères liquides sur un plateau d’impression. Avec ce procédé les équipes R&D de Volkswagen sont désormais en mesure de réaliser rapidement des prototypes visuels et esthétiques de plusieurs couleurs et matériaux. Du flexible au rigide, de l’opaque au transparent, jusqu’à 7 matériaux peuvent être imprimées avec cette machine et dans plus de 500 000 couleurs différentes. Différentes textures de surface sont également possibles, allant du tissu au cuir en passant par le bois. Enfin, pour les pièces transparentes tels que les feux de voiture par exemple, la résine VeroUltraClear permet d’obtenir une transparence similaire à celle du verre.
« L’ajout récent des imprimantes 3D J850 nous offre de nouvelles fonctionnalités qui élargissent le champ des opérations dans le domaine de l’impression 3D »
Cette acquisition de Volkswagen arrive à point nommé, puisque désormais les imprimantes 3D couleur de Stratasys – J55 et J8 – et la dernière version de KeyShot de Luxion prennent en charge le nouveau format de fichier 3MF, plus performant que ces prédécesseurs STL, OBJ et VRM. Ce format contient des données sur les couleurs, les textures et d’autres informations de fabrication clés qui en font une énorme avancée par rapport au STL.
M. Peter Bartels, responsable du centre des préséries de Volkswagen, ajoute : « Volkswagen a toujours placé l’innovation au cœur de tout ce qu’elle fait. Sa vocation est de concevoir des véhicules capables de provoquer l’enthousiasme et la fierté de ses clients. L’essentiel pour y parvenir consiste à fournir aux équipes de conception les toutes dernières technologies afin qu’elles puissent laisser libre cours à leur créativité et définir les nouveaux standards de la conception automobile. L’ajout récent des imprimantes 3D J850 nous offre de nouvelles fonctionnalités qui élargissent le champ des opérations dans le domaine de l’impression 3D et nous permet d’optimiser plus encore notre processus de conception. »
Volkswagen qui expérimente l’impression 3D depuis de nombreuses années déjà dans ses usines, pour découvrir les domaines les mieux adaptés à ses applications, n’est pas en reste non plus sur le métal. Il y a un an, le constructeur avait franchi une étape importante en produisant 10 000 pièces métalliques par fabrication additive. La technologie Metal Jet de HP avait été utilisée à des fins marketing pour fabriquer des reproductions miniatures de son nouveau véhicule électrique ID.3. L’entreprise expliquait alors vouloir faire de l’impression 3D métallique de HP sa technologie de prédilection pour réaliser des pièces de production en métal tels que des pommeaux de levier de vitesses.