C’est un nouveau succès pour le spécialiste de l’impression 3D métal Velo3D, qui vient de lever pas moins 28 millions de dollars dans le cadre d’un cycle de financement de série D. Malgré le contexte économique incertain, la start-up californienne a su s’attirer la confiance de nouveaux investisseurs, les sociétés Piva et TNSC, et retrouver celles de ses premiers soutiens Bessemer Venture Partners, Playground et Khosla Ventures.
Il faut savoir qu’une série D, tout comme le C,E,F, correspond en fait dans un tour de table, aux levées de fond supplémentaires qui ont pour objectif de soutenir une croissance et mise à l’échelle encore plus grande. La série A est le premier vrai tour de table réalisé en dehors de l’entourage, tandis que la B correspond aux premières vraies étapes de croissance. Quand une start-up comme Velo3D parvient à un tel niveau de financement, c’est qu’elle a en général déjà démontré un certain succès à l’international et conquis des marchés. 2019 a été une année particulièrement faste pour la société qui a généré près de 30 millions de dollars de ventes et convaincu sept nouveaux clients. Avec ce quatrième tour de table, la pépite américaine totalise 138 millions de dollars de financement.
Revendiquée comme le plus grand système de fabrication d’additive par fusion laser sur lit de poudre métallique au monde, Sapphire, la nouvelle imprimante 3D métal dévoilée il y a quelques semaines, promet d’ouvrir à Velo3D les portes d’un marché jusqu’alors peu exploité. Sa capacité à imprimer des pièces allant jusqu’à 1 mètre de hauteur (pour 315 mm de diamètre), a d’ailleurs suscité l’intérêt de plusieurs sociétés dans le domaine de pétrolier et l’aérospatiale. Déjà client de VELO3D, Knust-Godwin, un fabricant d’outils de précision et de composants, a confirmé la première commande destinée à la production de pièces pour une application pétrolière et gazière.
« Un système à hauteur de mètre permet des applications industrielles qui ne pouvaient pas être conçues auparavant »
La première application prévue par Knust-Godwin est une pièce en métal pour le forage pétrolier qui est habituellement fabriquée par plus de cinq procédés soustractifs. Ce type de production est non seulement long, mais aussi très coûteux en termes de matériel et de main d’oeuvre. La possibilité d’imprimer la pièce en une seule fois, sans outillages et fixations, promet des économies de temps et de coûts considérables. L’impression d’une pièce à la verticale à de nombreux avantages, le principal étant de s’affranchir d’un grand nombre de structures de soutien, contrairement aux systèmes à grande échelle horizontaux.
« La vision de VELO3D vise à permettre aux utilisateurs finaux de construire ce qu’ils veulent sans les contraintes des standards du passé, » a déclaré Benny Buller, fondateur et PDG de VELO3D. « L’une de ces contraintes est l’enveloppe de construction. Un système à hauteur de mètre permet des applications industrielles qui ne pouvaient pas être conçues auparavant, en particulier pour les outils de service des champs pétrolifères et les pièces destinées à l’aéronautique. Mieux encore, il utilisera toujours notre procédé breveté SupportFree, l’étalonnage sur site et le contrôle des processus pour l’assurance qualité. »
VELO3D a déclaré vouloir utiliser ce nouveau capital pour élargir son portefeuille de produits afin d’inclure plus d’options de machines, des alliages compatibles et des capacités logicielles et matérielles améliorées. Grâce à l’injection de capitaux frais la start-up prévoit d’atteindre une rentabilité durable d’ici la mi-2022.