Comme nombre de fabricants, la start-up américaine Impossible Object a profité du salon RAPID + TCT Show de Pittsburgh pour présenter sa solution de fabrication additive. Basée à Northbrook près de Chicago, la société qui travaille depuis plusieurs années sur une technologie d’impression 3D dénommée CBAM, a dévoilé sa première machine. Sobrement baptisée « Modele One » cette imprimante 3D d’un nouveau genre exploite un procédé capable d’imprimer des matériaux composites haute performance tels que le kevlar, le carbon, la fibre de verre ou encore le PEEK.
Particulièrement novatrice cette technologie repose sur un procédé d’impression 3D totalement inédit. Concrètement, la machine fonctionne avec des têtes à jet d’encre qui impriment des motifs sur des feuilles composites, en fibres de carbone ou de kevlar par exemple. Ces mêmes feuilles sont alors recouvertes d’une poudre polymère comme le nylon ou le PEEK, provoquant ainsi une adhérence avec le liant déposé.
Une fois l’excès de poudre aspiré, l’opération est répété en empilant et comprimant les feuilles. Ces dernières sont ensuite chauffées dans un four permettant ainsi à la poudre et aux feuilles de fondre et fusionner. La dernière opération consiste à retirer les parties non traitées par des moyens mécaniques ou chimiques pour arriver à l’objet final.
« La technologie CBAM a le potentiel de révolutionner ce marché »
Selon Impossible Object, CBAM permet de créer des pièces 10 fois plus résistantes et 100 fois plus rapidement (737 cm3/heure ) que les techniques traditionnelles et les solutions d’impression 3D actuelles. En outre les pièces réalisées avec le procédé CBAM ont montré un grande résistance à la traction soit 205 PMA contre 150 pour des pièces imprimées en nylon. Elles sont également plus légères que des pièces en aluminium fabriquées de manière traditionnelles, tout en conservant 2/3 de la résistance mécanique.
« Le développement d’un système automatisé et peu coûteux de fabrication d’additive composite pourrait révolutionner l’outil composite américain et les industries composites d’utilisateurs finaux« , a déclaré Lonnie Love, du laboratoire national d’Oak Ridge National. « La technologie CBAM d’Impossible Objects a le potentiel de révolutionner ce marché. »
« Impossible Objects pourrait offrir un avantage concurrentiel et des économies significatives par rapport aux processus de fabrication classiques »
Doté d’un volume de fabrication (30 x 40 x 10 cm) et d’une résolution de 42 μm, la Modele One attise déjà la curiosité de nombreux fabricants. Sélectionné pour intégrer le programme pilote, le spécialiste américain de l’électronique Jabil a identifié de nombreuses applications. « Nous avons identifié des applications où Impossible Objects pourrait offrir un avantage concurrentiel et des économies significatives par rapport aux processus de fabrication classiques. Nous sommes ravis de participer au programme pilote Impossible Objects et nous sommes impatients de travailler avec l’équipe Impossible Objects. »
Si pour l’heure aucun prix n’a encore été communiqué, Impossible Object annonce la commercialisation de sa machine pour début 2018.
*crédits de toutes les photos : Impossible Object