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Fabrication additive et normalisation : deux nouvelles normes pour encadrer la qualité des poudres et les pièces aéronautiques

deux nouvelles normes pour encadrer la qualité des poudres et les pièces aéronautiques

Avec la certification, la normalisation apparaît comme l’une des dernières pierres d’achoppement de la fabrication additive. Créer des règles et un langage commun pour ce secteur, constitue pourtant un verrou clef qui doit être levé si cette technologie veut se hisser au rang de procédé de production industrielle. À ce stade encore très incomplète, la normalisation de l’impression 3D a un rôle essentiel à jouer. Elle permet d’assurer une qualité et des prestations harmonisées et sécurisées, ce qui a pour effet de renforcer la confiance des marchés et des clients.

Une tâche particulièrement ardue étant donnée la multiplicité des procédés couverts par cette technologie et l’apparition inintérompue de nouvelles méthodes et matériaux. Sujette également à des contraintes de temps et de financement, mais aussi parfois une certaine confusion par l’apparition de normes concurrentes, la normalisation de la fabrication additive commence néanmoins à sortir de l’ornière.

Récemment de nouvelles normes ont été publiées par le comité de fabrication additive d’ASTM International. En charge du développement des normes internationales, l’organisme américain a élaboré deux nouvelles normes qui couvrent respectivement la qualité des poudres et les pièces aéronautiques. La première norme élaborée par le comité (F3571) est un guide pour les matières premières de poudre métallique, destiné à aider les fabricants à contrôler la qualité et à évaluer si les lots de poudre sont dans les limites de spécification.

« Il est important de comprendre le risque associé à l’utilisation de la FA en comprenant ses conséquences en cas de défaillance… »

ASTM : le comité en charge du développement des normes internationales pour la fabrication additive

ASTM : le comité en charge du développement des normes internationales pour la fabrication additive

Selon un membre de l’ASTM, Terry Stauffer, le guide explique comment caractériser la qualité de la matière première en mesurant la quantité de ses particules de poudre de forme irrégulière. « La proportion de ces particules non sphériques nuisibles affectera la fluidité et la capacité d’étalement de la matière première, ainsi que les propriétés mécaniques des pièces finies en poudre métallique« , explique celui-ci

La deuxième norme (F3572) fournit un système de classification des pièces qui peut servir de mesure de risque cohérente pour les pièces fabriquées de manière additive dans l’aviation. Selon Chul Park, membre d’ASTM International et vice-président du F42, cela pourrait servir des processus tels que l’inspection, les tests et la qualification de ces pièces. « Il est important de comprendre le risque associé à l’utilisation de la FA en comprenant ses conséquences en cas de défaillance, y compris la perte de la fonction prévue », déclare Park. « Les informations peuvent être utiles pour établir des processus cohérents par rapport à une échelle de risque définie. »

Park note que le développement et la participation ultérieurs à cette norme peuvent contribuer à accélérer l’adoption de la technologie AM. Les deux normes se rapportent à l’Objectif de développement durable n° 9 des Nations Unies sur les infrastructures résilientes, l’industrialisation durable et l’innovation. Pour acheter des normes, il est possible de contacter le service clientèle d’ASTM International (tél. +1.877.909.ASTM ; sales@astm.org) .

Rappelons qu’en Europe c’est le Comité Européen de Normalisation CEN/TC 438 « Fabrication additive » qui a pour mission principale l’adoption des normes de son homologue international l’ISO TC 261. Piloté par la France, il permet de converger vers des solutions communes sur des thématiques phares telles que la terminologie, les matières premières et procédés pour la fabrication additive, la qualification, l’assurance qualité et le traitement secondaire des pièces additives, ou encore les exigences pour l’achat de ces dernières.

Alexandre Moussion