On assiste aujourd’hui à une véritable surenchère autour des imprimantes 3D très grand format. L’expiration du brevet fondateur du FDM (dépôt de matière fondue) déposé il y a voilà presque 30 ans par Stratasys, a en effet entrainé une explosion des imprimantes 3D de bureau bon marché, suivie d’une envolée spectaculaire des volumes de fabrication.
Parce que tout va très vite dans le monde de l’impression 3D, l’imprimante 3D géante de Titomic et ses 9 mètres de long, est déjà reléguée au second rang par une machine plus gigantesque encore ! Le laboratoire ONRL à qui l’on doit déjà l’imprimante 3D géante BAAM et la LSAM, et le spécialiste des machines outils grande échelle Ingersoll Machine Tools, ont développé ensemble une gamme d’imprimantes 3D grand format baptisée WHAM (pour Wide and High Additive Manufacturing).
« Ingersoll apporte des années d’expérience dans la conception d’équipements de grande taille dans le domaine des composites »
Issue de deux ans de développement, la gamme WHAM offre un volume de construction titanesque de 7 x 3 x 14 mètres. Le système devrait dans un premier temps permettre la production de grandes pièces en plastique pour le Département Energie du laboratoire américain ONRL. Les marchés finaux visés comprennent l’énergie éolienne, l’aérospatiale, l’automobile et la défense.
« Notre collaboration avec Ingersoll sur le développement d’une imprimante 3D fournissant un volume impossible avec les imprimantes actuelles pourrait ouvrir de nouveaux marchés et applications dans les domaines de la défense, de l’énergie et d’autres domaines de la fabrication.» Déclarait alors ONRL en 2016. « Ingersoll apporte des années d’expérience dans la conception d’équipements de grande taille dans le domaine des composites, et nous espérons un partenariat fructueux. »
WHAM : une imprimante 3D combinant fabrication additive et soustractive
Un tel volume d’impression pourrait faire craindre des temps de construction incroyablement long, mais ce n’est pas le cas. Selon le fabricant, l’imprimante serait en effet capable de déposer jusqu’à 450 kg de matière par heure, soit bien plus que les machines actuelles. En terme de matériaux, les machines seraient compatibles avec la plupart des plastiques, même si les composites renforcés (notamment en carbone) restent leurs matériaux de prédilection. Le système fonctionnerait à partir de granulés plastiques utilisés pour le moulage à injection.
La gamme WHAM combine en outre fabrication additive et soustractive. Le système permet en effet l’échange automatique de l’extrudeuse pour un appareil de fraisage 5 axes pour les opérations de finition. Grâce à sa plateforme modulable, la taille de la machine peut également être personnalisée par l’utilisateur selon les applications.
Commercialisée sous la marque MasterPrint, l’imprimante sera prochainement livrée à son premier client. Il s’agit de l’Université du Maine qui l’utilisera pour ses recherches en structures avancées et composites.