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Le géant de la construction Holcim mise sur un champion de l’impression 3D béton

C’est un nouveau signal important qui, sans nul doute, va aider à crédibiliser encore un peu plus l’impression 3D béton aux yeux des acteurs de la construction traditionnelle. Un poids lourd de ce secteur, le cimentier Holcim, a décidé d’investir dans l’un des champions de l’impression 3D béton : la société Cobod International. Après plus de trois ans de collaboration avec la société danoise, le spécialiste des matériaux de construction entend ainsi accélérer la mise en oeuvre de son encre propriétaire « TectorPrint » spécialement formulée pour l’impression 3D.

Rappelons qu’Holcim et COBOD ont déjà collaboré avec succès sur plusieurs projets innovants, allant de la réalisation de mats d’éoliennes imprimées en 3D avec GE, au plus grand projet de logements abordables imprimé en 3D d’Afrique au Kenya, et à la première école imprimée en 3D au monde au Malawi. Illustrant la raison d’un tel intérêt pour l’impression 3D de la part d’un acteur majeur de la construction tel que Holcim, sur ce dernier projet il avait fallu seulement 18 heures pour ériger les murs du bâtiment, et pour une consommation de matériaux 70 % inférieure aux techniques traditionnelles.

« Chez Holcim, nous élargissons en permanence notre gamme de solutions de construction pour construire plus avec moins, afin d’améliorer le niveau de vie de tous de manière durable. » abonde Edelio Bermejo, Group Head of R&D. « En travaillant en étroite collaboration avec COBOD, nous sommes impatients d’étendre notre gamme TectorPrint d’encre d’impression 3D propriétaire. »

La particularité d’un béton spécialement formulé pour l’impression 3D comparé aux bétons traditionnels, est qu’il doit être à la fois suffisamment fluide pour s’écouler à travers la buse, tout en ayant cette capacité à durcir très rapidement pour supporter les couches supérieures. La rhéologie des matériaux cimentaires pour l’impression 3D, constitue donc l’un des points clefs dans la réussite d’une construction.

« rendre les villes plus vertes, de construire des infrastructures plus intelligentes et d’améliorer le niveau de vie est bien aligné avec notre mission »

Formulée pour répondre à ces contraintes, le TectorPrint de Holcim est une gamme d’encre d’impression 3D qui peut être adaptée à des applications complexes allant des bâtiments résidentiels aux infrastructures. Cette nouvelle gamme de produits qui comprend à la fois des solutions de ciment et de chaux hydraulique naturelle, offre une résistance à la compression pression entre 2 MPa et 90 MPa. Le tout pour une capacité de vitesse d’impression élevée.

À noter que Cobod travaille à d’autres solutions visant également à faire baisser le prix très élevé des mortiers d’impression 3D. En effet, comparés au béton prêt à l’emploi ordinaire, ils seraient 5 à 10 fois plus chers. En décembre dernier, l’entreprise danoise expliquait comment avec Cemex, autre entreprise mondiale de matériaux de construction, elle avait mis au point un système d’adjuvants pour rendre le béton fluide et facile à pomper et accélérer son durcissement.

Pouvant se targuer d’une dynamique de croissance sans comparaison avec la concurrence, Cobod compte parmi ses clients et actionnaires des entreprises de premier plan comme General Electric et PERI. Le partenariat avec les principaux leaders de l’industrie et une forte présence mondiale distingue l’entreprise dans le secteur de la construction additive.

« Je suis fier d’avoir Holcim, un leader mondial des solutions de construction innovantes et durables, en tant qu’investisseur dans COBOD. Ils sont déjà un partenaire important pour nous et leur objectif de rendre les villes plus vertes, de construire des infrastructures plus intelligentes et d’améliorer le niveau de vie est bien aligné avec notre mission au COBOD. Commente Henrik-Lund Nielsen, fondateur et directeur général de COBOD International. Avec Holcim à bord, COBOD couvre désormais la distribution, les applications et les matériaux dans l’impression 3D de construction et ensemble, nous serons en mesure de façonner l’avenir de l’impression 3D dans la construction. »

Alexandre Moussion