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General Motors accélère ses capacités additives avec un nouveau parc de 24 machines

nouveau parc imprimante 3D de General Motors

Parce que bien souvent les industriels attendent que d’autres utilisent la technologie avant d’investir, il est important que quelques références montrent l’exemple pour qu’un basculement s’opère. Avec l’aéronautique, le secteur automobile est probablement celui dont les investissements en impression 3D sont les plus ambitieux. En décembre dernier, c’est le géant américain General Motors qui a ouvert un nouveau centre de fabrication additive aux Etats-Unis. Grâce à cette nouvelle installation de 1 400 m2, baptisée « centre d’industrialisation des additifs (AIC) », le constructeur entend accélérer l’adoption de la fabrication additive dans ses activités, pour réaliser notamment de l’outillage, mais aussi des pièces en série.

Sur le nouveau site ce sont pas moins de 24 imprimantes 3D qui tournent déjà. Leur diversité technologique (frittage laser, Multi Jet Fusion, dépôt de fil, fusion laser) permet au constructeur de fabriquer une large diversité de pièces polymères et métal. « Le cœur de la transformation de General Motors est de devenir plus agile et plus innovant. »  Ajoute le constructeur automobile. « L’impression 3D joue un rôle clé dans cette transformation » souligne General Motors. Comparé aux processus traditionnels, l’impression 3D peut produire des pièces détachées en quelques jours au lieu de semaines ou de mois, et à un coût significativement moins élevé. »

Utilisateur historique de la fabrication additive, General Motors n’y a pas seulement recours pour produire ses prototypes fonctionnels, mais aussi des pièces finies telles que par exemple des conduits de refroidissement de freins utilisés pour le développement de sa Chevrolet Corvette. Le géant américain confie qu’il aurait ainsi économisé neuf semaines de développement et réduit ses coûts de plus de 60%. Autre exemple, sa division Cadillac, qui a récemment annoncé que les versions Blackwing de ses nouvelles CT4-V et CT5-V 2022 seront ses premiers véhicules de production à être équipés de pièces imprimées en 3D. Il est question de deux buses d’aérations, d’un support de faisceaux électrique, mais aussi d’un médaillon décoratif sur le sélecteur de la boîte manuelle.

« nous voyons le potentiel des pièces imprimées en 3D à utiliser dans une grande variété d’applications de production »

Réservoir d'huile de la Corvette C8.R imprimé en 3D

Réservoir d’huile de la Corvette C8.R Corvette imprimé au GM Additive Industrialization Center dans le Michigan. (Photo by Steve Fecht for General Motors)

Ce n’est pas tout, puisqu’on apprend que le prototype du prochain GMC Hummer EV comprendra aussi 17 pièces imprimées en 3D. General Motors affirme que l’utilisation de l’impression 3D lui permettra de réduire les temps de développement de 50% et ses coûts globaux de 58%. Audley Brown, Directeur de la conception additive et de l’ingénierie des matériaux chez GM, précise que de nombreux développements de produits récents ont bénéficié d’une manière ou d’une autre de pièces prototypes imprimées en 3D. Non seulement ces pièces permettent de gagner du temps et de l’argent, mais l’équipe utilise également des applications imprimées en 3D lors du développement de produits pour surmonter des défis inattendus en temps réel.

Engagé comme tous ses concurrents dans la course à l’électrique, General Motors a aussi compris l’intérêt d’accélérer ses investissements dans l’impression 3D pour concevoir des pièces à moindre coût, mais surtout plus légères, l’une des clefs de l’efficacité énergétique. Pour l’aider dans sa tâche, en 2018 GM s’est associé au géant du logiciel Autodesk. L’éditeur californien a développé une solution de « Generative Design » qui permet d’inventer de nouvelle formes inspirées de l’approche évolutive de la nature. Ses concurrents ne sont pas en reste, preuve est l’utilisation faite par Porsche, qui a produit son premier boîtier complet à propulsion électrique par impression 3D. Le poids des pièces aurait ainsi été réduit de 40 %.

« Ce n’est que le début. En fin de compte, nous voyons le potentiel des pièces imprimées en 3D à utiliser dans une grande variété d’applications de production – des options de personnalisation plus importantes pour les acheteurs de véhicules neufs, aux accessoires uniques et aux reproductions de pièces automobiles classiques. » Conclut Audley Brown

conduits de chauffage de Cadillac imprimés en 3D

Conduits de chauffage, de ventilation et de climatisation de la série V de Cadillac imprimés en 3D et support de harnais électrique. (Photo by Steve Fecht for General Motors)

Alexandre Moussion