Le volume de fabrication proposé par les systèmes additifs actuels n’a décidément plus grand chose à voir avec les capacités des machines d’il y a ne serait que 5 ans. De nouvelles start-up innovantes ont permis de faire progresser cet aspect en développant de nouvelles méthodes comme le Waam, la friction ou encore la projection à froid, de nombreuses avancées ont été réalisées sur les systèmes à fusion laser. Preuve en est cette récente annonce faite par le fabricant DM3D sur le lancement d’une nouvelle machine qui permettrait d’imprimer des pièces métalliques pouvant mesurer jusqu’à 3 mètres de diamètre et de hauteur.
Spécialisé dans la fabrication d’imprimantes à dépôt de matière sous énergie concentrée (DED), ce fabricant américain basé dans l’Alabama, a conçu une plateforme géante pour traiter l’acier et les alliages Inconel moins sujets à l’oxydation. L’idée, permettre l’impression de pièces volumineuses et complexes avec différents métaux en une seule fois, afin de réduire les coûts et le temps de fabrication.
Rappelons que le DED repose en quelque sorte sur une approche hybride entre le FDM, c’est à dire l’extrusion de matériau, et la fusion laser sur lit de poudre. Si comme cette dernière, ce procédé utilise une source d’énergie focalisée, le matériau est revanche fondu en même temps qu’il est déposé par une buse. La poudre métallique, est injectée latéralement ou co-axialement (comme ici avec DM3D), au faisceau laser qui dépose la matière fondue.
Cette méthode, non seulement permet la fabrication de pièces de plus grandes dimensions, mais offre surtout des possibilités en terme de combinaisons de matériaux qui seraient impossibles avec la plupart des techniques existantes. Avec cette approche il est même possible de produire par gradient de matière, c’est à dire commencer par exemple une pièce avec tel % de matériau A, puis de déposer les dernières couches d’un matériau B. C’est ainsi que l’on arrive à créer des structures hybrides constituées de plusieurs matériaux ayant des compositions et des structures différentes.
DM3D est connu pour ses quelques collaborations dans le domaine de l’aérospatial, notamment avec l’équipementier BARNES Aerospace. Depuis 2020, la filiale du groupe Barnes, fournisseur mondial de produits de haute ingénierie, exploite sa technologie additive pour produire des aubes de ventilateurs à grande échelle destinés au moteur 9X de GE. « La géométrie complexe de ces composants est une application idéale pour la capacité de dépôt multi-axes du procédé additif du DM3D », avait alors déclaré Tod Davis, ingénieur principal chez GE Aviation.
Fondée en 2013, la jeune entreprise vise la production de pièces métalliques complexes et de grande taille pour d’autres segments industriels tels que la défense et l’outillage industriel de grande taille. Jusqu’alors sa plus grosse capacité de construction disponible était incarnée par la DMD 505D, machine disposant d’un volume de fabrication de 1219 × 1219 × 600 mm. Protégée par des brevets et secrets commerciaux hautement exclusifs, l’expertise et l’innovation de DM3D lui confèrent un avantage concurrentiel sur le marché.