Si l’impression 3D est encore loin du niveau de production auquel elle peut prétendre, cela tient en bonne partie dans son manque d’automatisation. Pour améliorer ce qui sépare encore cette technologie des performances des techniques de fabrication traditionnelles, les fabricants rivalisent d’ingéniosité pour automatiser les différentes étapes de la chaîne de fabrication. C’est dans ce contexte que Roboze, fabricant italien d’imprimantes 3D professionnelles, s’est associé à B&R, une entreprise autrichienne spécialisée dans l’automatisation et le contrôle des processus. Ensemble les deux partenaires seraient parvenus à mettre au point ce que Roboze a présenté cette semaine comme : « le premier système d’automatisation industrielle au monde à intégrer l’impression 3D personnalisée de « superpolymère et de composite dans le flux de production. »
Baptisé Roboze Automate, ce système industriel PLC (Programmable Logic Controllerse) se présente comme une réponse aux besoins des industriels pour réduire leurs coûts en produisant des pièces complexes plus résistantes. L’objectif étant d’offrir une meilleure répétabilité à l’impression 3D, dont les multiples variables (températures, vitesse, ventilation…) la rende plus sujette aux écarts que les techniques classiques comme l’usinage ou le moulage par injection.
Roboze explique que son système a été conçu pour sa plateforme ARGO 500, une imprimante 3D professionnelle FDM capable d’assurer des impressions à température très élevée jusqu’à 550° C. Une faculté rare qui lui permet d’imprimer les thermoplastiques les plus techniques comme le PEEK, le PEI (ULTEM®) ou encore le PA renforcé en carbone. Des matériaux haute performance difficiles à imprimer, mais lorsqu’ils sont maîtrisés permettent de produire des pièces allégées très résistantes, pouvant même se substituer au métal. Compatible jusqu’à 17 matériaux différents, l’ARGO 500 bénéficie en outre d’un gros volume de fabrication, soit jusqu’à 500 x 500 x 500 mm.
« nous portons la fabrication 3D à un nouveau niveau de cohérence, de répétabilité, de contrôle des processus et de vitesse de production »
Lorsqu’on se penche sur le fonctionnement de Roboze Automate, Roboze évoque la présence d’un logiciel MES (Manufacturing Execution System), combiné à plusieurs capteurs avancés, de systèmes de contrôle à distance et de diagnostic. C’est par cette capacité de surveillance des résultats et de récolte des données tout au long du processus d’impression, que Roboze parviendrait à rationaliser l’ensemble de ses flux de travail. On apprend que la maintenance prédictive a également été intégrée au système, grâce à des mises à jour automatiques à distance, des nouvelles fonctionnalités et paramètres logiciels.
« Alors que le besoin d’une infrastructure solide et résiliente aux États-Unis et dans le monde continue d’augmenter, nous portons la fabrication 3D à un nouveau niveau de cohérence, de répétabilité, de contrôle des processus et de vitesse de production », a commenté le PDG de Roboze, Alessio Lorusso. « Notre approche des composants en tant que service remédie aux fluctuations de fabrication et aux pénuries de matériaux provoquées par des erreurs pour soutenir une véritable fabrication 3D à l’échelle industrielle. »
Roboze indique que son système d’automatisation sera disponible pour tous les nouveaux systèmes d’impression 3D ARGO 500, l’objectif étant de permettre aux clients de produire et de certifier chaque composant imprimé avec des lots allant jusqu’à 3 000 pièces dans une seule machine.
Supports de capteur de champ magnétique imprimés par Roboze pour Cubesat et développés avec l’Université du Colorado à Boulder (crédits photo Roboze)
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