La start-up américaine Relativity Space vient de publier une courte vidéo d’un moteur de fusée imprimé en 3D en plein action. Jeune pousse basée à Los Angeles spécialisée dans le spatial, cette société est née de l’ambition folle de deux ingénieurs aéronautiques, de fabriquer des fusées entièrement imprimées en 3D, pour les envoyer un jour sur Mars. Dans cette vidéo enregistrée au Stennis Space Center de la NASA (voir ci-dessous), Relativity Space fait la démonstration de son moteur Aeon 1 poussé à plein régime.
« Notre procédé réduit le nombre de composants »
Fabriqué en seulement trois parties contre plus de mille pièces s’il avait été réalisé avec les méthodes traditionnelles, ce moteur testé plus de 70 fois, souligne une fois de plus la faculté de l’impression 3D à réduire drastiquement le nombre de composants dans une pièce. Le temps de production a lui aussi été très impacté, passant de six mois à seulement un mois. « Notre procédé réduit le nombre de composants, ce qui rend possible une automatisation robotique complète de la production du moteur. » A commenté Relativity Space.
Bien sûr l’utilisation de l’impression 3D se répercutera très fortement sur les coûts globaux des lancements. Avec son système, Relativity Space ambitionne ainsi de ramener ces coûts d’environ 100 millions $ à seulement 10 millions $ au cours des quatre prochaines années. Pour atteindre ses objectifs, la compagnie pourra compter sur son imprimante 3D Stargate.
Présentée comme le plus grand système d’impression 3D métal au monde à bras robotiques, cette machine exploite des lasers montés sur des bras robotisés Kuka de plus de 5 m de haut, et des fils métalliques comme matériau d’impression 3D. Si peu d’informations ont filtré quant au fonctionnement exact de Stargate, le procédé semble se rapprocher de la technologie WAAM qui consiste à faire fondre un fil métallique à l’aide d’un arc électrique.
Relativity Space rêve d’un système capable de transformer des matières premières (alliages métalliques) en une fusée viable en moins de 60 jours. Tous les efforts de la société sont actuellement tournés vers sa première fusée, la Terran 1. Capable de placer jusqu’à 1 250 kilogrammes en orbite terrestre basse, cette fusée à deux étages aura neuf moteurs Aeon 1 dans son premier étage et un dans son second. Le premier lancement est annoncé pour 2021.
Avec 18,2 % de part de marché en 2016, le secteur de l’aéronautique et du spatial, est le principal segment vertical en matière d’application de fabrication additive métallique et polymère. Une tendance forte qui s’est encore confirmée cette année, à l’image de l’américain Vector Space Systems et ses injecteurs imprimés en 3D, ou du français Arianegroup et sa fusée Prometheus.