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Le français 3DCeram-Sinto fournit une imprimante 3D céramique à la NASA

(crédits photo : NASA)

C’est un prestigieux partenaire que vient d’accrocher à son palmarès 3DCeram-Sinto, l’un des rares fabricants dans le monde à maîtriser l’impression 3D céramique. Basée à Bonnac-la-Côte en Haute-Vienne, cette PME française a remporté un contrat avec la célèbre NASA. Le centre de vol spatial Marshall de l’agence spatiale américaine, en partenariat avec le groupe d’exploration spatiale Jacobs, a choisi 3DCERAM Sinto pour lui fournir une imprimante 3D céramique FLEXMATIC C1000.

Illustrant la montée en puissance des céramiques techniques en fabrication additive, des matériaux déjà largement employés dans divers secteurs de haute technologie, dont le spatial, l’électronique et le médical, cette imprimante de type SLA sera utilisée pour réaliser des échantillons de petites et grandes pièces de matériaux nouveaux et innovants qui seront testés dans l’espace et d’autres
environnements extrêmes.

Les techniques de fabrication en céramique classique sont souvent limitées par la complexité des formes qu’elles peuvent produire, nécessitant des moules coûteux et rigides. De plus, ces méthodes traditionnelles peuvent entraîner des défauts internes dans les pièces, en raison des contraintes de cuisson et de refroidissement, ce qui affecte la qualité et la fiabilité des produits finis.

L’impression 3D céramique surmonte les limitations des méthodes traditionnelles, où la céramique peut être extrêmement cassante ou, à l’inverse, très résistante. Elle élimine également la nécessité d’usinage, réduisant ainsi le risque de casse lié à la fragilité du matériau, tout en permettant de fabriquer des pièces complexes sans avoir à recourir à des outils d’usinage en diamant.

« fabriquer des échantillons de matériaux et les fixer sur un panneau qui sera monté à l’extérieur de la Station spatiale internationale pour étudier les effets de l’espace sur les produits imprimés en 3D »

(crédits photo : 3DCeram)

Les premières pièces d’essai seront immédiatement mises en œuvre dans le cadre du programme Materials International Space Station Experiment (MISSE). « MISSE est un programme de test conçu pour fabriquer des échantillons de matériaux et les fixer sur un panneau qui sera monté à l’extérieur de la Station spatiale internationale pour étudier les effets de l’espace sur les produits imprimés en 3D. » explique 3D Ceram. « 3DCERAM Sinto Inc, à Grand Ledge USA, fabriquera 20 échantillons de pièces qui seront lancés vers la station spatiale pour le programme MISSE l’année prochaine. »

Les pièces seront produites dans le cadre d’un processus d’évaluation des céramiques potentiellement utilisables à l’extérieur des véhicules spatiaux. Les échantillons resteront dans l’espace pendant six mois, ce qui permettra d’analyser la capacité du matériau céramique imprimé à résister aux conditions spatiales. Ces tests mettront en lumière les effets de l’exposition à des environnements extrêmes, tels que l’apesanteur et le rayonnement solaire. Une fois ces matériaux et procédés validés en conditions spatiales, des structures thermiques avancées, comme des boucliers thermiques prêts pour le vol, pourront être imprimées avec l’imprimante 3DCERAM C1000 FLEXMATIC.

Quand bien même son volume d’impression n’est pas le plus élevé de la gamme Ceramaker (voir la C3600 Ultimate et ses 600 x 600 x 300 mm), la C1000 embarque une plateforme de construction qui permettra d’imprimer des pièces en série de belle taille, soit jusqu’à 320 x 320 x 200 mm. L’une des particularités de la C1000 FLEXMATIC, est que celle-ci est disponible dans une version deux lasers qui visent à répondre aux besoins de productivité plus importants. Côté matériaux, une douzaine de formulations dont le Si3N4, Zirconia, Alumina etc… permettent de palier aux limites des polymères et métaux.

Alexandre Moussion