L’impression 3D progresse à tous les niveaux, y compris même dans les secteurs où elle est le plus difficilement applicable. Preuve en est, pour la première fois depuis sa création, le salon 3D Print & EXHIBITION a récompensé une entreprise oeuvrant dans le domaine alimentaire. Un secteur où l’impression 3D, à fortiori lorsqu’elle employée de manière directe, se confronte à de nombreux défis techniques et réglementaires. Il s’agit de la start-up française « La Pâtisserie Numérique » qui remporte donc l’édition 2021 du Start-up Contest, un concours de pitch qui rappelons-le, vise à mettre en lumière les projets d’impression 3D et les réalisations les plus innovantes de jeunes pousses françaises et internationales.
Les mots bien choisis de sa fondatrice Marie Core Ballais quant aux nombreuses perspectives offertes par son entreprise pour démocratiser l’impression 3D culinaire, ont semble t-il fait mouche auprès des membres du jury. « Aujourd’hui est une très belle journée pour La Patisserie Numerique. » s’est réjouie Marie Core Ballais. « Merci à tout le jury et toute l’équipe du salon 3D PRINT CONGRESS & EXHIBITION… Votre confiance nous honore et nous donne envie de nous dépasser encore plus pour faire de l’impression 3d alimentaire un des atouts de la pâtisserie française ! »
Simple hasard ou signe du destin, il se trouve que cette année le trophée du concours était imprimé par Sculpteo, le célèbre service d’impression 3D en ligne dont Marie Core Ballais a été la DG Adjointe pendant plus de 7 ans. Une aventure dont cette passionnée de pâtisserie avait fini par mettre un terme en 2018 dans l’optique de passer son CAP au sein de l’Ecole de Boulangerie et de Pâtisserie de Paris. Passée par plusieurs restaurants, dont le Meurice en tant que commis, Marie Core Ballais a pu alors engranger une somme d’expériences qui lui ont permis de comprendre certains des obstacles à l’adoption de la fabrication additive dans ce secteur.
Glaçage imprimé en 3D directement sur une tarte au chocolat (crédits photo : La Pâtisserie Numérique)
C’est en 2019 que la Pâtisserie Numérique finira par voir le jour, une entreprise unique en son genre qui donne aujourd’hui accès à toutes sortes d’outils et de services permettant d’inventer de nouvelles créations sucrées ou salées en tirant parti de l’impression 3D et sa liberté de formes. On y trouve bien sûr des équipements, mais aussi des logiciels et des formations s’adressant aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers technophiles et gourmands.
La solution la plus récente s’appelle Cakewalk 3D, un extrudeur culinaire qui permet de convertir une imprimante 3D de bureau en imprimante alimentaire. Plus besoin d’une imprimante 3D alimentaire spécifique ou d’un logiciel compliqué, Cakewalk3D s’adapte à la plupart des machines FDM cartésiennes (Creality, Alfawise, Anet, Anycubic, Geetech, Prusa….).
Côté matériaux, de nombreuses préparations alimentaires telles que le chocolat, la purée de légumes, le ketchup, le guacamole, le beurre ou encore la crème au beurre suisse, peuvent être extrudés avec ce système. La Pâtisserie Numérique fournit pour cela une liste de recettes permettant de réaliser ses propres recharges compatibles avec l’impression 3D. Différentes poudres (à base de meringue par exemple), sont également offertes avec certains kits Cakewalk 3D. De quoi décupler les possibilités de créations culinaires, mais aussi ouvrir de nouvelles opportunités passionnantes en terme d’économie circulaire en recyclant des aliments laissés de côté, comme des fruits et légumes abîmés, ou des restes… Rien qu’en France, sur les 10 millions de tonnes de déchets alimentaires, 1,2 million de cette nourriture encore consommable finit à la poubelle.
3ème personne en partant de la gauche, Marie Core Ballais posant en compagnie des membres du jury pour la remise du trophée 3D Print (crédits photo PRINT CONGRESS & EXHIBITION)
