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VILIAPRINT : un projet de 5 logements imprimés en 3D à Reims

maison Villaprint

A l’instar de la bio-impression, la construction 3D est un domaine de l’impression 3D qui suscite beaucoup d’attentes et de fantasmes tant les retombées attendues sont considérables. Malgré les effets d’annonces et les chiffres parfois fantasques – comme la possibilité d’imprimer une maison entière en quelques heures seulement – les avancées sont réelles, en témoigne cette année la réussite du projet nantais Yhnova.

Autre acteur majeur de la construction 3D en France, la start-up parisienne XtreeE est au cœur d’un nouveau projet qui promet de révolutionner la construction de logement social. Ce projet dénommé VILIAPRINT porté par Plurial Novilia, filiale du groupe Action Logement, a pour ambition de réaliser 5 maisons T4 par impression 3D dans l’éco-quartier de Reims, Rema’Vert.

« pousser la réflexion beaucoup plus loin, en réalisant l’ensemble des éléments porteurs d’une construction grâce à l’impression 3D »

Lauréat parmi 11 candidats de l’appel à projets « Architecture de la Transformation 2918 » organisé par la Caisse des dépôts et l’USH , VILIAPRINT a pour objectif de faire évoluer la construction des logements sociaux en France en intégrant pleinement l’impression 3D, tout en la rendant opérationnelle et reproductible.

« Elle offre des possibilités quasi-infinies en matière de construction. Notre volonté à travers Viliaprint est de pousser la réflexion beaucoup plus loin, en réalisant l’ensemble des éléments porteurs d’une construction grâce à l’impression 3D . Explique Alain Nicole, directeur général de Plurial Novilia.

impression 3D XtreeE

« l’approche architecturale des maisons sera à la fois écologique, numérique et économique »

Le projet Viliaprint s’inscrit dans une démarche à dimension sociale, qui met l’impression 3D au service de la fonctionnalité du logement, du confort de ses occupants, mais aussi du développement des territoires. Les atouts de l’impression 3D que sont notamment la réduction de matière première utilisée pour la construction, mais aussi la réduction de la pénibilité des ouvriers sur la chantier, s’inscrit parfaitement dans le caractère durable du projet.

« l’approche architecturale des maisons sera à la fois sociale (grâce à un design évolutif et orienté « usages »), écologique (grâce à une enveloppe mono-matière à l’impact carbone minimal), numérique (grâce à la souplesse géométrique offerte par l’impression 3D), et économique (grâce à l’optimisation des économies de matières) », souligne Christian Pottgiesser de l’agence d’architecture architecturespossibles.

Enfin, Viliaprint c’est aussi un projet à dimension collaborative, qui intègre de nombreux acteurs institutionnels et économiques locaux pour la phase de réalisation. Les ministères de la Transition écologique et solidaire, de la Cohésion des territoires et de la Culture, la Fondation excellence SMA ou encore l’Ademe, sont quelques-uns des partenaires qui vont soutenir le projet financièrement et en expertise.

XtreeE The large-scale 3d

En témoigne l’expérience d’Yhnova, la réussite d’un tel projet réside dans la mutualisation de ses nombreux acteurs. Au-delà du pilotage multi-métiers de PLURIAL NOVILIA qui intègre la Direction de la Maîtrise d’Ouvrage et les services juridique et communication, les intervenants ont tous été sélectionnés : la start-up XtreeE spécialisée dans la construction 3D ; Christian Pottgiesser de l’agence d’architecture architecturespossibles et Klaas De Rycke du bureau d’ingénierie Bollinger + Grohmann ; l’entreprise de travaux Demathieu Bard Construction.

Le groupe cimentier Vicat participera quant à lui au projet en fournissant son encre spécifique 3D, ses compétences de formulations et de mise en œuvre. L’Ecole Nationale des Ponts ParisTech et la Fédération Française du Bâtiment (Marne et Grand-Est) accompagnent également le projet.

Viliaprint est en phase d’incubation depuis mai dernier pour une période de 9 mois. Un premier accompagnement a eu lieu en mars 2018 sous la forme d’un Hack’Archi. L’atelier d’innovation qui a réuni 70 étudiants, a permis d’intégrer plusieurs idées comme l’intégration des futurs occupants dans une démarche de co-conception du projet, et la mise en place d’une démarche de rétro-conception permettant l’adaptation du bâti pour répondre aux changements de leur mode de vie.

Alexandre Moussion