L’impression 3D promet de répondre à un certains nombre de problématiques environnementales, et de différentes manières. Au-delà le recyclage de déchets, les économies de matériau et de carburant rendues possibles grâce à l’allègement des pièces, l’impression 3D pourrait jouer un rôle dans la pollution générée par l’élevage intensif grâce à la fabrication de substituts de viande. Un certain nombre de start-up dans le monde font la promesse d’une viande « clean meat », plus respectueuse de l’environnement et de l’animal, fabriquée à partir de cellules animales ou de protéines végétales imprimées en 3D.
Précurseure dans ce domaine, Nova Meat, une jeune pousse basée à Barcelone, a récemment présenté la version 2.0 de son steak végétal imprimé en 3D. Baptisé « brochette de porc 2.0, ce simili-viande de porc a été fabriqué à partir de plantes imprimées en 3D. Pour reproduire au mieux le goût et la texture de la viande, la start-up explique avoir utilisé un mélange à base d’isolat de pois, d’isolat de riz, d’huile d’olive extra vierge, d’extrait d’algue brune, du concentré de jus de betterave et d’arôme naturel.
L’impression 3D offre de nombreux avantages, permettant à la fois de contrôler avec précision la texture et l’apparence des produits alimentaires, mais aussi de réaliser plusieurs itérations d’un prototype à un coût très abordable. Elle permet aussi de personnaliser le goût et les propriétés nutritionnelles des produits répondant aux besoins des clients.
C’est pour répondre au manque de texture fibreuse de la viande végétale, que Nova Meat a créé ses premiers aliments imprimés en 3D fin 2018. En combinant l’ingénierie tissulaire et la bio-impression, la start-up est parvenue à réaliser un « produit végétalien», avec la même consistance, apparence et propriétés nutritionnelles que les produits à base de viande animale.
« Entre 2008 et 2018, j’ai travaillé sur la création d’une variété de tissus animaux issus de la bio-ingénierie en utilisant des ingrédients naturels, mais pour des applications biomédicales. » Explique le fondateur de NovaMeat Giuseppe Scionti dans une interview à Vegconomist. « Après 10 ans de travail sur les muscles, la peau, les nerfs, les cartilages, les os et d’autres tissus et organes issus de la bio-ingénierie, et alors que j’étais professeur adjoint en bio-ingénierie à Barcelone, j’ai généré des tissus bio-conçus qui étaient étonnamment similaires à leurs tissus animaux correspondants. »
Guiseppe Scionti explique vouloir tester des ingrédients alternatifs (protéines, fibres et huiles) pour affiner les arômes et améliorer la durabilité. Pour la jeune pousse, l’objectif est aussi de démontrer que sa technologie fonctionne avec une variété d’ingrédients visant à soutenir la biodiversité, à lutter contre les monocultures non durables et les pratiques de déforestation. Pour s’assurer de la qualité de ses produits, et éviter les OGM, le soja ou le gluten, Nova Meat effectue des tests sur chaque ingrédient de ses fournisseurs. Le goût est obtenu en sélectionnant des ingrédients naturels de haute qualité, généralement de la région méditerranéenne, et en collaborant avec les experts et les fournisseurs qui ont déjà travaillé avec succès sur certains des substituts de viande à base de plantes les plus avancés du marché.
Pour Nova Meat, l’objectif est de commercialiser sa technologie à l’échelle industrielle avec des machines plus grandes, aux fabricants de viande d’origine végétale. Après la viande, Nova Meat espère pouvoir présenter son premier prototype de poisson d’ici le printemps 2021.