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Rein-3D print : l’impression 3D au service de la chirurgie du cancer du rein

modèle chirurgical de rein fabriqué par impression 3D

Le CHU de Bordeau a récemment publié une vidéo mettant en lumière son projet Rein-3D print. Lancé en 2017 avec le soutien de la Région Nouvelle Aquitaine, de l’Union Européenne et du Fonds Recherche et Innovation en chirurgie rénale, les équipes d’urologie du CHU de Bordeaux et de l’IUT de Bordeaux, ce projet a pour objectif d’intégrer l’impression 3D dans le traitement chirurgical du cancer du rein.

Il y a quatre ans, l’établissement français s’était rapproché des Instituts d’urologie de Los Angeles et de Tokyo pour développer un processus chirurgical utilisant des modèles de rein imprimés en 3D en couleur et transparents. Grâce à cette maquette en 3D, les chirurgiens peuvent planifier plus précisément leur opération, améliorer la pédagogie des patients, mais aussi l’apprentissage anatomique des étudiants en médecine.

« À travers ce projet là on a pour ambition d’améliorer l’éducation thérapeutique des patients. L’impression 3D permet de rendre palpable quelque chose qui ne l’est pas. On s’est aperçu que 50% des patients n’avaient pas compris ce que l’on allait leur faire. » Explique le Pr Jean-Christophe Bernhard.

La fabrication additive constitue un enjeu majeur dans l’évolution d’une médecine plus personnalisée. En témoigne l’infographie réalisée par PRIMANTE 3D sur le marché de l’impression 3D médicale, cette technologie progresse dans toutes les branches de la santé. En France l’impression 3D de modèles anatomiques est portée par plusieurs start-up très prometteuses, dont Biomodex, AnatomikModeling ou encore Bone 3D.

Jusqu’à 360 000 nuances de couleurs et 6 matériaux différents

maquettes de reins imprimés en 3D

Pour représenter aussi fidèlement la tumeur du patient en couleur, mais aussi ses artères et vaisseaux, le CHU de Bordeaux utilise une imprimante 3D J750 de Stratasys. Petite sœur de l’Objet500 Connex3 de Stratasys, ce modèle exploite un procédé à jet de matière qui consiste à injecter de fines gouttelettes de résine photopolymère durcies instantanément à l’aide d’un rayon UV.

Avec cette technologie parmi les plus avancées de sa catégorie, il est possible d’imprimer jusqu’à 360 000 nuances de couleurs et 6 matériaux différents dans une seule impression. Obtenue grâce à la résine VeroClear, la transparence du modèle est fondamentale pour voir à l’intérieur et estimer la profondeur à laquelle se trouve la tumeur. Jusqu’ici les chirurgiens devaient faire un effort important de reconstruction mentale pour se souvenir des données de l’imagerie en coupes du patient.

« Ce dont on s’est aperçu aussi, c’est que c’était de la même façon un vecteur de communication qui pouvait être tout à fait intéressant au sein de l’équipe. Commente le Pr Jean-Christophe Bernhard, « Un modèle qui nous offrait de la transparence nous permet de prévoir par exemple les branches artérielles ou véneuses qui vont vasculariser la zone péritumorale. »

Le CHU de Bordeaux serait le premier en France et l’un des premiers au monde à employer cette technologie d’impression 3D pour le retrait de tumeurs rénales. Celle-ci pourrait bien sûr s’étendre à d’autres organes du corps humain. Une étude de deux ans portant sur 137 patients a permis d’évaluer les avantages de l’impression 3D et l’impact positif sur les soins ambulatoires.

Alexandre Moussion