Parce qu’elle facilite les échanges commerciaux et renforce la confiance des marchés et des clients, la normalisation est un processus essentiel pour libérer le potentiel de croissance d’une innovation. À ce stade encore très incomplète, celle de la fabrication additive est souhaitée dans de nombreux domaines, afin d’assurer une qualité et des prestations harmonisées et sécurisées.
Alors que se réunissait le mois dernier en France le comité ISO/TC 261 Fabrication Additive (Organisation internationale de normalisation), aux Etats-Unis, America Makes & ANSI (American National Standards Institute), un organisme américain dont l’objectif est d’accélérer l’élaboration de normes et de spécifications de fabrication additive à l’échelle de l’industrie, vient d’annoncer le lancement d’un portail en ligne pour suivre les activités de normalisation de cette technologie.
Ce portail qui vise à combler les lacunes identifiées dans la Feuille de route pour la normalisation de la fabrication additive, est accessible à toutes les parties prenantes intéressées, et mis à jour en fonction des commentaires des membres de l’AMSC, en particulier des organisations qui élaborent des normes. Comprenant à ce jour 93 lacunes dont 18 sont considérées comme hautement prioritaires, le portail est divisé en plusieurs sections correspondant aux catégories de normes établies par la feuille de route : conception; matériaux précurseurs; contrôle de processus; post-traitement; propriétés du matériau fini; qualification et certification; évaluation non destructive; et entretien et réparation.
« Le nouveau portail en ligne contribuera à faire de la feuille de route de l’AMSC un document évolutif qui tiendra les parties prenantes de la fabrication additive au courant des dernières activités d’élaboration de normes », a déclaré John Wilczynski, directeur exécutif de America Makes. « ANSI est toujours à la recherche de solutions pour apporter de la valeur ajoutée à la communauté et le portail AMSC offre aux utilisateurs un moyen simple de contrôler l’état d’avancement des travaux pour développer des normes de fabrication additive« , a déclaré le président et chef de la direction de l’ANSI, S. Joe Bhatia.
Au total ce sont plus de 150 parties prenantes du secteur, notamment EOS, GE, Autodesk, Arconic , Apple, Boeing et 3D Systems, qui ont participé à l’élaboration de la feuille de route. Celle-ci examine le cycle de vie complet d’une pièce imprimée en 3D, depuis la conception et la sélection des matériaux et du processus jusqu’à la production, le post-traitement, les propriétés des matériaux finis, les tests, etc. qualification, et même la maintenance post-impression. La dernière version de la feuille de route est complétée par une liste de normes, intitulée « Paysage des normes AMSC« , qui sont liées de manière périphérique ou directe aux problèmes exposés dans le document.
En Europe c’est le Comité Européen de Normalisation CEN/TC 438 « Fabrication additive » qui a pour mission principale l’adoption des normes de son homologue international l’ISO TC 261. Piloté par la France, il permet de converger vers des solutions communes sur des thématiques phares tels que la terminologie, les matières premières et procédés pour la fabrication additive, la qualification, l’assurance qualité et le traitement secondaire des pièces, ou encore les exigences pour l’achat de pièces.
Le comité européen de la normalisation prévoit de se réunir à l’occasion du prochain Formnext en Allemagne, du 19 au 22 novembre, pour coordonner les activités en Europe.
Les travaux de normalisation à l’international (comité ISO/TC 261 « Fabrication additive ») sont quant à eux pilotés par l’Allemagne. En 2011, celui-ci a signé un accord cadre avec l’organisme de normalisation américain l’ASTM (American Society for Testing and Materials), pour élaborer ensemble les normes au niveau mondial.