L’impression 3D comble progressivement son retard en matière de normalisation. Une étape cruciale à son essor et son industrialisation, qui implique la mise en oeuvre de règles et d’un langage commun. Non seulement elle permet d’assurer une qualité et des performances uniformes et sécurisées, mais elle contribue à renforcer la confiance des marchés et des clients.
Il y a quelques jours, l’organisation internationale de normalisation (ISO) a publié une nouvelle norme visant cette fois-ci à mieux encadrer « La Fabrication additive pour la Construction. » Une norme intitulée ISO/ASTM 52939:2023, que l’on doit au comité technique de fabrication additive de l’ISO (ISO/TC 261) et au comité des technologies de fabrication additive d’ ASTM International (F42 ).
L’Organisation internationale de normalisation explique avoir collaboré avec son homologue américain, dans le but de spécifier les exigences d’assurance qualité pour la fabrication additive dans la construction. L’organisme souligne l’importance de cette nouvelle norme dans l’atténuation des risques, l’approbation et la certification pour la construction additive, tout en précisant que ces exigences sont indépendantes du matériau et qu’elles ne couvrent pas les métaux.
« Le présent document a vocation à mettre en évidence les exigences nécessaires sur lesquelles s’appuient la production et la distribution de structures créées par fabrication additive de grande qualité (bâtiments résidentiels ou infrastructures) dans le secteur de la construction », peut-on lire dans le document ISO.
Couvrant l’ensemble des technologies de fabrication additive dans le domaine du bâtiment et de la construction, le document spécifie les critères pour les procédés de construction additive, les caractéristiques significatives pour la qualité et les facteurs liés aux opérations du système de CA (site de construction additive).
« Les éléments imprimés pourraient s’avérer plus durables, plus viables, plus écologiques, moins chers et plus rapides à mettre en œuvre que les méthodes de construction traditionnelles. »
L’ISO précise que ledit document ne couvre pas les aspects relatifs à l’environnement, à la santé et à la sécurité applicables au réglage de l’installation d’impression, mais aussi à la manipulation des matériaux, au fonctionnement de l’équipement robotisé, et à l’emballage de l’équipement et/ou des éléments pour livraison. Il en va de même pour l’approbation de conception, de la caractérisation des propriétés des matériaux, et des essais.
À titre de rappel, dans ce document, l’ISO en profite pour souligner le rôle important que la fabrication additive est en capacité de jouer dans la résolution de nombreux défis auxquels le secteur de la construction est confronté. Ces défis incluent la pénurie de main-d’œuvre, les délais de projet de construction de plus en plus courts, les rallongements de calendrier d’exécution, l’utilisation excessive de matériaux, mais aussi la gestion des quantités importantes de déchets et les conséquences néfastes sur l’empreinte carbone.
« En outre, du point de vue du marché, la demande mondiale de construction augmente, notamment en raison de la crise du logement et de la multiplication des projets d’infrastructure (qu’il s’agisse de nouvelles structures ou du maintien de structures existantes). » indique le document ISO avant de conclure. « La construction additive renferme le potentiel nécessaire pour répondre de manière directe à ces problématiques… Dernièrement, la CA a réalisé des progrès considérables. Les éléments imprimés pourraient s’avérer plus durables, plus viables, plus écologiques, moins chers (en masse) et plus rapides à mettre en œuvre que les méthodes de construction traditionnelles. Cependant, en l’absence de normes de CA, toute approbation, certification et atténuation des risques est impossible. »
Plus tôt cette année, deux autres normes avaient été publiées par le comité de fabrication additive d’ASTM International. Ces règles couvraient la qualité des poudres et les pièces aéronautiques.