Depuis quelques jours un formidable élan de solidarité s’est emparé du secteur de l’impression 3D pour répondre à la pandémie du Covid-19. Qu’il s’agisse de pièces de réparation ou d’accessoires de protection dédiés au personnel soignant, un grand nombre de particuliers et d’entreprises d’impression 3D mettent à disposition leurs machines pour fournir du matériel médical aux hôpitaux.
Si pour des raisons d’ordre techniques ou réglementaires l’impression 3D ne permet pas de répondre à tous les besoins – on pense notamment aux masques FFP2 et chirurgicaux – elle apporte des solutions rapides à certaines problématiques rencontrées actuellement par le personnel de santé. L’utilisation de l’impression 3D pour fabriquer en urgence des valves de respirateurs en Italie, a ouvert la voie à un nombre incalculable d’initiatives dans le monde visant à fournir des pièces détachées. Pour les équipements plus lourds, l’avancée la plus encourageante nous vient d’Espagne où la mise en production du premier respirateur imprimé en 3D validé médicalement vient d’être lancée. À partir de la semaine prochaine, ce sont entre 50 à 100 unités qui pourront être fabriquées chaque jour.
À défaut de pouvoir répondre aux besoins en équipements textile comme les masques et les blouses, l’impression 3D à la capacité de fournir rapidement des masques visières. Les initiatives du genre ce sont multipliées ces derniers jours. Bien entendu ces boucliers faciaux n’ont pas pour vocation à remplacer les masques textiles, mais ils offrent une protection supplémentaire aux soignants. La visière créé une barrière qui permet d’éviter les projections dans les yeux et les muqueuses.
Partout en France, des makers et des entreprises d’impression 3D s’activent pour fournir des visières de protection au personnel soignant. Pour imprimer le support de visière, une simple imprimante 3D de bureau FDM, et du filament (PETG) suffisent. Il suffit ensuite de fixer un film plastique (comme une couverture de reliure), au serre-tête. Selon le fabricant d’imprimantes 3D Prusa, n’importe quel plastique transparent découpé au laser d’au moins 5 mm fait l’affaire.
Pour les intéressés, l’entreprise tchèque a récemment publié un modèle de masque visière, accompagné de précieux conseils afin que le dispositif soit imprimé dans les bonnes conditions. Ses prototypes ont fait l’objet de deux vérifications auprès du ministère tchèque de la santé. S’appuyant sur ce même fichier, le fabricant d’imprimantes 3D français Qualup a redessiné un écran facial qui s’imprime plus facilement en PEI/PPSU, 35% plus rapidement. Le modèle est également plus économique en matière : 18 gr au lieu de 27 gr de matière. « …important lorsque l’on connait le prix au kg du PEI en filament – entre 200 et 300€… La pièce imprimée coûte environ 4€ HT de matière en PEI. » souligne son fondateur Philippe Boichut. « C’est encore une version beta en cours de validation, il y aura des modifications et évolutions selon les retours utilisateurs. Bien que les températures très élevées atteintes lors de l’impression rendent la pièce stérile lorsqu’elle sort de la machine, nous pourrons uniquement fournir les écrans en PEI non stérile car notre unité de production est loin d’être au normes sanitaires, il faudra les passer en autoclave avant utilisation. »
Pour les bénévoles la principale difficulté en ce moment réside dans l’approvisionnement en matière première. Il devient pour certains de plus en plus difficile de se fournir en films plastiques ou en élastique. Si vous êtes dans cette situation, Primante 3D se propose d’insérer en bas de cet article un lien vers votre site ou réseau social. Les particuliers et entreprises qui souhaitent apporter leur aide pourront ainsi prendre contact avec vous.