A l’instar de nombreux secteurs, le médical n’échappe pas à la transformation de la fabrication additive. Si les applications dans le domaine de la chirurgie et des prothèses tiennent le haut de l’affiche, celui du médicament commence lui aussi à succomber à ses sirènes. Il y a trois ans déjà, la FDA validait le premier médicament imprimé en 3D, un comprimé pour soigner les crises d’épilepsie appelé Spritam.
Confirmant cette tendance, le prestigieux laboratoire pharmaceutique de Cambridge Cycle Pharmaceuticals, vient d’annoncer sa stratégie visant à exploiter l’impression 3D comme un des principaux moyens de produire des médicaments sur ordonnance grâce à un nouveau partenariat. Ainsi le laboratoire britannique s’est associé au groupe pharmaceutique américain Aprecia Pharmaceuticals à l’origine du Spritam.
Ce partenariat majeur vise à commercialiser des médicaments imprimés en 3D pour les maladies rares , également appelés « médicaments orphelins », malheureusement souvent délaissés par l’industrie pharmaceutique. Qualifiés ainsi en raison de la difficulté à les développer et à les commercialiser pour un nombre restreint de patients, ces traitements pour les maladies rares sont un enjeu crucial et une priorité de santé publique aussi bien pour les malades que les entreprises du médicament, mais aussi les pouvoirs publics.
« Cette technologie de pointe peut surmonter de manière unique le fardeau de la pilule et la dysphagie »
Le nouveau partenariat Cycle-Aprecia s’appuiera sur la plateforme technologique ZipDose 3DP d’Aprecia, à ce jour la seule technologie d’impression 3D utilisée dans un médicament pharmaceutique approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA). Outre son approche personnalisée du patient en délivrant une dose très précise adaptée au profil médical, la technologie développée par Aprecia permet de produire des cachets plus facile à administrer car se dissolvant plus rapidement (moins de 10 secondes).
PDG de Cycle Pharmaceuticals, Antonio Benedetti explique : « La technologie ZipDose 3DP d’Aprecia permet de formuler des produits pharmaceutiques à désintégration rapide », la plate-forme peut effectivement incorporer des quantités significativement plus importantes d’ingrédients pharmaceutiques actifs sur le marché, un avantage évident à cet égard. Cette technologie de pointe peut surmonter de manière unique le fardeau de la pilule et la dysphagie – des difficultés de déglutition – qui sont des problèmes quotidiens et quotidiens pour un si grand nombre de patients atteints de maladies rares. »
Fondée en 2012, Cycle Pharmaceuticals a réussi à développer plusieurs médicaments, dont le premier était un traitement à base de nitisinone appelé NITYR, conçu pour traiter la tyrosinémie héréditaire de type 1, une maladie génétique rare avec plus de 50% de mortalité la première année. Le laboratoire britannique annonce le commercialisation des premiers médicaments imprimés en 3D d’ici 2 à 3 ans.