Accueil » Marché de l'impression 3D » Kimya annonce la cessation de ses activités

Kimya annonce la cessation de ses activités

Kimya annonce sa fermeture

C’est une bien triste nouvelle qui touche aujourd’hui le marché français de l’impression 3D. L’un de ses acteurs les plus importants sur le segment des matériaux, a annoncé ce matin la cessation de ses activités. KIMYA, l’entreprise d’ARMOR GROUP, a officialisé la fermeture de son site industriel basé sur la commune des Sorinières (Loire-Atlantique) et dédié à l’impression 3D industrielle, impactant ainsi une quinzaine de postes.

Une nouvelle d’autant plus regrettable, que Kimya comptait parmi les rares entreprises d’impression 3D présentes sur les Pays de La Loire. Née en 2017, cette filiale d’Armor implantée à Nantes, s’était faite connaître pour ses filaments et granulés techniques/ haute performance (Kimya Materials), mais aussi le développement des matériaux d’impression 3D sur mesure (Kimya Lab) et l’accompagnement des industriels dans leur projet de fabrication additive (Kimya Factory).

En témoigne sa gamme de filaments 3D recyclés « Remake », l’entreprise comptait également parmi les fabricants français les plus engagés et innovants en matière de matériaux éco-conçus. Sans surprise, la marque nantaise justifie sa décision par une croissance plus faible que prévue, avec des volumes de vente de machines neuves en baisse, ne laissant présager aucune perspectives d’amélioration significative à moyen terme.

« le marché, tant au niveau mondial, européen que français, a rencontré de nombreuses difficultés, en particulier une demande insuffisante et une vive concurrence étrangère »

infographie sur le marché de la fabrication additive au deuxième trimestre 2024

« A la suite de la crise du COVID-19, les maîtres-mots de « réindustrialisation » et « production locale » laissaient présager un avenir prometteur à notre activité. » explique Benoît Stoeux, Directeur général de KIMYA. « Cependant le marché, tant au niveau mondial, européen que français, a rencontré de nombreuses difficultés, en particulier une demande insuffisante et une vive concurrence étrangère. De plus, le marché peine à se structurer, générant de grosses instabilités tant du côté des fabricants d’imprimantes que des utilisateurs. En outre, l’impression 3D industrielle souffre d’une image de « technologie du prototypage », frein certain au passage à l’échelle industrielle. Pour toutes ces raisons et dans ce contexte qui ne laisse présager aucun signe de croissance forte à moyen terme, il n’est plus possible pour KIMYA de continuer son activité, entraînant la fermeture de notre site industriel. »

Malgré le soutien du Groupe à KIMYA, l’entreprise explique avoir continué de subir des pertes significatives, dans un contexte de marché particulièrement compliqué. Après avoir cherché des investisseurs potentiels ces dernières semaines, la décision a été prise d’arrêter l’activité KIMYA.

« Malgré la cessation de l’activité de KIMYA, les fondamentaux d’ARMOR GROUP restent solides. Portés par notre ADN d’innovation, nous continuons d’investir pour assurer une croissance des différentes activités du Groupe à moyen-long terme. » ajoute Hubert de Boisredon, Président-Directeur général d’ARMOR GROUP.

Cette fermeture vient s’ajouter au départ d’un autre acteur important de l’impression 3D cet été. Shapeways, qui était le plus gros acteur du Factory au niveau mondial, a déclaré sa faillite en juillet dernier. En septembre, c’était le géant mondial de l’impression 3D, Stratasys, qui annonçait le licenciement de ses 15% de ses effectifs mondiaux.

Si, certes, la fabrication additive traverse une passe difficile, tout n’est pas noir. Des signes d’amélioration pointent malgré tout à l’horizon. Selon le cabinet d’études Additive Manufacturing Research, l’année 2025 devrait marquer une véritable reprise, avec une augmentation de 30 % des expéditions d’imprimantes 3D. Une croissance qui serait favorisée par la baisse anticipée des taux d’intérêt, combiné à un phénomène de rattrapage sur des ventes anormalement basses sur les dernières périodes.

Alexandre Moussion