Représentant plus de 25% de la pollution marine, les filets de pêche usagés constituent une source importante de déchets et de menaces pour les poissons, tortues et autres animaux marins. C’est en ce sens que de nombreuses initiatives et filières de recyclage se mettent en place pour tenter d’endiguer ce phénomène. L’impression 3D semble avoir elle aussi une belle carte à jouer dans cette problématique environnementale. En Bretagne, c’est le fabricant de filaments Nanovia qui a récemment révélé sa participation à un projet de recyclage de filets de pêche sur la côte Bretonne pour la création de filaments FDM à base de PA-6.
L’initiative serait née d’un projet appelé RECYPECH initiée en 2020 par la Coopération Maritime, visant à optimiser la collecte et le traitement des engins de pêche usagés (EPU) dans le secteur de la pêche professionnelle. En s’appuyant sur ce dernier, Guingamp-Paimpol Agglomération, avec le soutien de la CCI des Côtes d’Armor et Lannion Trégor Agglomération, va initier la collecte de ces EPU dans le quartier maritime de sa région.
Quant au démantèlement des filets de pêche, c’est l’ESATCO de Plourivo, un centre d’accueil pour travailleurs en situation de handicap, qui sera chargé de séparer les différents composants des filets (annaux en métal, ralingues / cordage, filets en nylon).
Les filets en nylon (polyamide-6) seront ensuite envoyés à Plougonvelin, à la société Fil&Fab. Là-bas il seront transformés en matière première pure sous forme de granules. Pour la dernière étape enfin, les granules se retrouveront dans les locaux de Nanovia à Louargat où ils seront transformés en filaments adaptés pour l’impression 3D FDM.
Prévue pour une commercialisation fin 2021, la nouvelle gamme de Nanovia se composera de deux filaments 1.75 mm & 2.85 mm de couleur noire. Le premier appelé Nanovia PA-6 R sera un nylon natif, tandis que le second, Nanovia PA-6 CF R, prendra la forme d’un filament nylon renforcé en fibres de carbone issues de son projet FILSLIT. Initié en 2019, celui-ci consiste à recycler des déchets issus de l’industrie aéronautique, plus exactement les chutes issues de la refente de nappes de carbone UD (tissus unidirectionnels) destinées aux robots AFP (Automatic Fiber Placement). Les chutes en question sont fournies par Omega Systèmes, une société basée à St-Philbert-de-Grandlieu (44) spécialisée dans le découpe de composites.
Bien sûr RECYPECH n’est pas la première initiative du genre. De plus en plus d’entreprises se penchent sur cette problématique en y associant l’impression 3D. C’est le cas notamment de la marque britannique Finisterre, qui utilise des filaments d’impression 3D issus de filets de pêche recyclés pour fabriquer ses boutons de chemise.