Filiale du suédois Höganäs – leader mondial de la fabrication de poudres métalliques – Digital Metal a lancé ce mercredi la commercialisation de deux superalliages destinés à sa technologie d’impression 3D à jet de liant. Les deux grades, baptisés respectivement DM 247 et DM 625, ont pour base le MAR 247, un alliage de Nickel/Chrome/Cobalt, et l’Inconel 625, un composé de Nickel/Chrome/Molybdène.
Leurs très bonnes tenue mécanique et grande résistance à la corrosion, même lorsqu’ils sont soumis à des températures et à des contraintes élevées, en font des matériaux de choix. Tandis que le MAR M247 non soudable, est plus largement utilisé pour les aubes de turbines et dans d’autres applications à températures élevées, le DM 625 trouve des d’applications marines et nucléaires. Les deux superalliages ont fait l’objet de tests internes approfondis pour s’assurer qu’ils répondaient bien aux attentes de leurs clients.
« Nous avons reçu des demandes qualifiées pour ce matériau de différentes grandes entreprises », a déclaré Ralf Carlström, directeur général de Digital Metal. « De nombreux producteurs des secteurs de l’aérospatiale et de l’automobile anticipent depuis longtemps des superalliages de haute qualité adaptés à l’impression 3D. Nous pouvons maintenant leur proposer la combinaison parfaite: notre technologie unique de projection de liant et des superalliages spécialement développés pour nos imprimantes. »
En témoigne le contrat d’approvisionnement signé il y a quelques jours entre Titomic et AP&C, le marché des poudres métalliques pour la fabrication additive s’accélère. L’utilisation de l’impression 3D pour des superalliages, qui sont des matériaux à la fois coûteux et difficiles à usiner, est d’autant plus pertinente. Elle permet des économies significatives en utilisant la juste quantité de matière nécessaire, et autorise des formes géométriques qui seraient impossibles à réaliser avec le fraisage.
La technologie à jet de liant développée par Digital Metal, convient bien aux superalliages, y compris les nuances non soudables, avec une densité presque totale. Pour rappel, le procédé mis en point par le fabricant suédois consiste à déposer une fine couche de poudre métallique de 0,042 mm d’épaisseur. Le liant est ensuite projeté selon la géométrie de la pièce. Pour les consolider, les pièces sont ensuite placées dans un four de frittage. Elle subissent d’abord un cycle thermique sous atmosphère contrôlée afin de retirer le liant, puis une opération de frittage qui confère à l’objet sa densité et ses propriétés mécaniques définitives.
En raison de leurs gradients de température très élevés, les matériaux non soudables tels que le MAR M247 sont difficilement compatibles avec les techniques par fusion laser. La projection par liant permet d’éviter la plupart de ces problèmes en imprimant à température ambiante sans appliquer de chaleur, suivie d’une étape de frittage séparée.