L’essor de l’impression 3D et de ses capacités très grand format s’invitent jusque dans les magasins. Pour une fois, il n’est donc pas question de maisons en béton, mais d’une boutique de vêtements imprimée à partir de plastique recyclé. L’audace est signée Ecolaf. Spécialisée dans les vêtements éco-conçus, cette marque engagée d’origine espagnole, a récemment inauguré un nouveau magasin fabriqué à partir d’éléments imprimés en 3D.
Une initiative d’autant plus salutaire, qu’elle porte les engagements écologiques d’Ecoalf, une entreprise pionnière de la mode éthique. Depuis 2009, date de sa création par un certain Javier Goyeneche, cette griffe madrilène a fait de la lutte contre la pollution marine son cheval de bataille. Pour fabriquer ses vêtements et ses accessoires recyclés, cette société certifiée B Corp, collabore avec plus de 3.500 pêcheurs méditerranéens qui lui fournissent chaque semaine des déchets provenant des fonds marins.
Comptabilisant déjà plus 70 magasins et 350 points de vente à travers le monde, Ecoalf avait le souhait d’étendre sa démarche écologique à sa nouvelle boutique. Un espace de 90 m2 prévu pour être installé dans un célèbre complexe commercial de Madrid appelé Las Rozas Village.
Pour relever ce défi, Ecoalf s’est attaché les services du studio de design Nagami. Un allié précieux puisque cette entreprise a développé un système d’extrusion à granulés pouvant être montée sur des bras robotique permettant des impressions 3D très grand format.
« Ce projet réunit le design et la technologie pour sensibiliser au changement climatique et inspirer un véritable changement »
Ecoalf a tiré parti de ses systèmes à grande échelle pour reproduire l’un des symboles forts de son engagement : un glacier en train de fondre. On apprend que la majorité des éléments, à savoir les murs, les étagères, les tables d’exposition, le comptoir, et même les cintres, ont été fabriqués à partir de plastique recyclé à 100 %, offrant ainsi une seconde vie à 3,3 tonnes de plastique.
« Nous aimons collaborer avec ceux qui partagent nos valeurs et notre vision, et Nagami est à la pointe de l’architecture durable. Ce projet réunit le design et la technologie pour sensibiliser au changement climatique et inspirer un véritable changement » , Javier Goyeneche, fondateur et CEO d’Ecoalf.
Ecoalf tient à préciser que les différents éléments n’ont pas été imprimés à l’autre bout de la planète. Pour minimiser l’impact C02, leur fabrication a eu lieu en Espagne. De plus, lorsqu’elle sera arrivée en fin de vie, l’installation pourra également être recyclée. D’une superficie de 90 m2, la boutique expose la gamme de vêtements, d’accessoires et de chaussures d’Ecoalf, issus de matériaux recyclés à faible impact.
« Il est urgent de repenser la façon dont nous produisons et consommons pour provoquer un véritable changement dans l’industrie. Aujourd’hui, l’impression 3D nous permet de donner vie à des espaces qui étaient auparavant inimaginables, produits localement non seulement en utilisant des matériaux recyclés, mais en établissant des chaînes de production plus propres, plus durables et plus flexibles, ce qui est déjà une réalité » , conclut Manuel Jiménez García, cofondateur et CEO de Nagami.
Bien sûr, Ecoalf n’est pas une initiative isolée. D’autres projets s’appuient sur l’impression 3D pour revaloriser nos déchets. Mondialement connue pour ses « Tetra Brik », la marque Tetra Pack, par exemple, a entrepris le recyclage de ses emballages usagés sous la forme de meubles imprimés en 3D. Autre initiative, celle du fabricant breton Nanovia qui utilise des filets de pêche usagés pour créer un filament d’impression 3D 100% recyclé à base de ce déchet marin.