Application biomédicale qui consiste à produire des tissus biologiques par fabrication additive, la bio-impression est sûrement l’une des plus belle promesses de l’impression 3D, notamment en matière de médecine individualisée. Confirmant le formidable potentiel de ce segment, un rapport publié par le cabinet américain SmarTech a estimé le marché du bioprinting à 1,1 milliard de dollars en 2027, contre 100 millions $ en 2015 (étude P&S Research).
Intitulée Bioprinting Markets: Materials, Equipment and Applications, 2017 à 2027, l’étude explique cette croissance par l’apparition de systèmes plus accessibles à moins de 20 000 $ qui facilitent la diffusion de la bio-impression dans l’industrie, mais aussi les petites universités. « Cela engrendrera la création de services entièrement nouveaux, à l’instar des machines d’épissage à faible coût. » Explique le rapport.
Selon SmarTech, cette croissance s’expliquerait également par l’arrivée de grandes multinationales sur le marché, comme les sociétés Roche, Astellas Pharma, Bristol-Meyers Squibb, Novartis, ou encore Merck. Le nombre grandissant de programmes de recherche menés sur le bioprinting pourrait ainsi engendrer plus de 5000 systèmes de bio-impression dans le monde d’ici 2027.
« des ventes d’imprimantes 3D qui doubleront entre 2016 et 2021 »
Si la bio-impression constitue actuellement un marché de niche, SmarTech voit ce marché décoller dans les prochaines années, avec des essais cliniques se transformant rapidement en applications commerciales. « SmarTech anticipe une ruée des investisseurs pour financer ces start-up, avec des ventes d’imprimantes 3D qui doubleront entre 2016 et 2021. Les entreprises qui cherchent à s’installer sur ce marché émergeant sont à la fois des activités de R&D et de développement du marché. » Souligne le rapport.
Si les sociétés RegenHu (suisse) et EnvisionTEC (allemand) représentent aujourd’hui plus de 50 % du marché, SmarTech estime que la situation pourrait très rapidement changer avec l’arrivée de start-up innovantes et de nouveaux systèmes de bio-impression. Dans ce rapport on apprend également que la majorité des revenus générés sur marché proviennent de la découverte de nouveaux médicaments, des tests cosmétiques, et de la régénération tissulaire. Ces trois applications représenteraient plus de 90% du marché dans la prochaine décennie.
Pour arriver à ces conclusions, SmarTech a mené plusieurs entrevues auprès des principaux acteurs du marché : l’Américain Organovo, l’Allemand Bioink Solutions, le Japonnais Cyfuse, le Suédois Cellink, le Canadien Aspect Biosystems ou encore la start-up française Poietis.
Le rapport identifie les technologies, les matériaux, et les applications les plus importantes sur le marché de la bio-impression, avec des prévisions sur les 10 prochaines années. L’étude fournit également des informations sur les sociétés et les organismes qui emploient aujourd’hui cette technologie et les systèmes de bio-impression qu’ils utilisent.
A l’image de ces prévisions, en septembre 2016 la start-up bordelaise Poeitis annonçait un partenariat avec l’Oréal visant reproduire des follicules pileux humains. En début d’année, le laboratoire lyonnais 3d.FAB communiquait sur le lancement d’un programme de recherche financé par l’Armée française portant sur l’impression 3D directe sur grands brûlés.