« La prochaine étape évolutive est l’impression directe en métal »
Forte de ses capacités de customisation et de création de pièces uniques à des coûts extrêmement compétitifs, l’impression 3D s’est rapidement fait une place dans la bijouterie-joaillerie, l’un des domaines d’application les plus anciens de cette technologie. Appuyant ce constat, un rapport publié par le cabinet américain SmarTech intitulé « 3D Printing Opportunities in the Jewelry Industry – 2017: An Opportunity Analysis and Ten-Year Forecast » a estimé ce marché à 900 millions de dollars en 2026.
« Même dans la fabrication de bijoux traditionnels avec des moules à cire perdue, le modèle initial est souvent imprimé en 3D à partir de résines photopolymères résistant à de hautes températures. » Explique le rapport. « Le prototypage des bijoux pour la vérification de la taille et de la forme est complété par l’utilisation directe de cire imprimée 3D et de motifs de résine pour la coulée directe et la fabrication en série. La prochaine étape évolutive est l‘impression directe en métal. »
Le rapport souligne une adoption croissante de l’impression 3D par les professionnels de la bijouterie, notamment grâce à l’arrivée d’imprimantes 3D à moins de 5000 €, des machines de plus en plus fiables et productives, facilitant la production de pièces de plus en plus complexes et personnalisées en série. Sur les usages actuels, la plupart des bijoutiers et joailliers utiliseraient encore l’impression 3D pour faire du prototypage ou la fabrication de modèles pour produire des moules à cire perdue. A ce titre, la production en résines photopolymères pour la bijouterie atteindrait les 968 000 kg à l’horizon 2022.
Sur ce marché, les trois principaux fournisseurs de machines identifiés par SmarTech, sont les américains Stratasys (technologie Polyjet ) et 3D Systems (MJP) et l’allemand EnvisionTEC (DLP). A eux seuls ces trois fabricants détenaient 73 % du marché en 2016. « Ces sociétés continuent d’étendre leur gamme de matériel et de matériaux conçus spécifiquement pour répondre aux exigences élevées de qualité et de productivité pour la fabrication en masse de bijoux. » Souligne le rapport.
« Les alliages de platine peuvent également bénéficier de manière significative aux technologies d’impression 3D »
Selon le rapport, le plus gros potentiel de croissance pourrait venir des poudres de métaux précieux tels que l’or ou le platine, utilisés en impression direct par laser pour la fabrication de bagues ou de pièces d’horlogerie. Matériau précieux le plus couramment avec ce procédé, l’or devrait représenter 86 % du marché d’ici 2022. Les principaux fournisseurs de poudre de métaux précieux identifiés sur ce marché s’appellent Cooksongold, Legor, Progold et Hildebrand. « De nouvelles technologies sont également censées introduire la possibilité d’offrir de nouveaux alliages d’or et des couleurs d’or (comme le vert et le bleu) qui sont difficiles à travailler avec les processus de fabrication standard. Les alliages de platine peuvent également bénéficier de manière significative aux technologies d’impression 3D, en permettant la fabrication de bijoux en platine légers impossibles à fabriquer par des moyens traditionnels. »
Ce nouveau rapport de 150 pages identifie les opportunités de l’impression 3D dans la bijouterie, fournissant des prévisions détaillées en volume (Kg) et en valeur ($ US) sur les 10 prochaines années. Les prévisions couvrent notamment les technologies de fabrication additive par photopolymérisation et fusion de poudre métallique, les matériaux, les prestataires, les logiciels CAO spécifiques à la bijouterie ou encore les fournisseurs.