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L’université de Pékin dévoile le grand plus châssis d’avion jamais imprimé en 3D

A l’image de l’aéronautique qui est en train de connaitre une véritable révolution avec l’impression 3D, l’Université de Beihang appelée aussi Université de l’aéronautique et d’astronautique de Pékin, a profité d’une exposition pour dévoiler plusieurs pièces d’aéronef imprimées en 3D.

Présentées à l’occasion du premier salon national chinois des sciences de la Défense et de l’Industrie, ces pièces en titane destinées aussi bien à des avions, des porte avions que des roquettes, possèdent des propriétés supérieures aux pièces traditionnelles. En effet ces composants présentent une résistance et une durabilité supérieures, ainsi qu’une meilleure capacité d’absorption aux chocs et aux vibrations.

Ces pièces aux dimensions impressionnantes, ont été imprimées en seule fois sur une imprimante 3D géante mise au point par l’équipe du professeur Wang Huaming de l’Université Beihang. Cette machine XXL dont le projet avait été dévoilé il y a 2 ans, était présentée à l’époque comme la plus grosse imprimante 3D laser au monde. Parmi ses premières prouesses, la fabrication (test) en 2012 d’un train d’atterrissage destiné au Comac C919, le plus gros avion commercial jamais construit par la Chine.

Hormis son procédé qui serait similaire au DMLS (frittage d’une poudre métallique par laser), on sait encore très peu de choses sur cette imprimante 3D sans nom, que ce soit aussi bien son volume de fabrication que sa résolution.

Un poste de pilotage imprimé en titane de 5 m de long

chassis 3d

La pièce la plus impressionnante dévoilée par l’université, est un châssis de poste de pilotage en titane de 5 m de long, le plus grand qui est jamais été imprimé. Il n’aurait fallu que 55 jours pour l’imprimer, contre environ 2 ans et 2 millions de dollars si ce même composant avait été fabriqué à partir d’un moule comme le font habituellement les avionneurs.

Cette prouesse technique vient confirmer les ambitions de la Chine, qui depuis quelques années investi massivement dans l’impression 3D. Convaincu par le potentiel économique de cette technologie notamment dans le secteur aéronautique, le gouvernement chinois soutient de nombreuses entreprises sur ce marché. On peut citer parmi elles : Nanfang Ventilator, une compagnie chinoise qui travaille sur une imprimante 3D géante de 28 m de long sur 23 m de large et 9,5 m de hauteur, capable d’imprimer des pièces de 6 m de diamètre sur 10 m de long…

A l’image de Beihang, de nombreuses universités sont également rentrées dans cette course effrénée à l’innovation, comme la Northwestern University polytechnique (NPU) qui en 2014 a signé un partenariat avec Airbus visant à poursuivre ses recherches sur des pièces de fuselage en titane fabriquées via sa technologie LSF (Laser Solid Forming). Un longeron d’aile centrale mesurant 5 m a déjà été imprimé avec ce procédé et passé avec succès les tests de résistance mécanique.

Citons également la Dalian University of Technology qui a développé une imprimante 3D SLS dotée d’un volume de construction de 1,8 x 1,8 x 1,8 m, ou encore la Huazhong University of Science and Technology proposant elle un volume de construction de 1200 x 1200 mm. Comme en témoigne cette forte émulation, la Chine semble avoir pris un train d’avance sur les Etats-Unis davantage tournée vers l’impression 3D de petites pièces assemblées ensuite ; la fabrication de très gros volumes étant une des clefs de l’industrialisation de cette technologie.

Alexandre Moussion