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La première compagnie ferroviaire des Pays-Bas sur la voie de l’impression 3D

train

L’utilisation de l’impression 3D dans le secteur ferroviaire dépasse désormais le stade du simple prototypage. A l’instar de l’industrie aéronautique et navale, le train expérimente les bénéfices de cette technologie pour réduire ses coûts élevés d’entretien et de stockage. Alors qu’en France la SNCF envisage sérieusement la fabrication additive de certaines pièces métalliques, la principale compagnie d’exploitation des chemins de fer aux Pays-Bas, a révélé produire certains composants de ses trains par impression 3D.

Selon une récente déclaration de la Nederlandse Spoorwegen alias NS, 20 pièces sont actuellement en cours d’impression 3D et plusieurs circulent déjà sur le réseau néerlandais. Si l’adoption de cette technologie est encore timide, notamment en raison des normes très drastiques de sécurité dans le transport ferroviaire, l’entreprise néerlandaise a déjà fait imprimer plusieurs composants dont un cadre de tableau de bord.

50 pièces de trains imprimées en 3D d’ici la fin de l’année

cadre tableau de bord de train imprimé en 3D

Un composant comportant des pièces de rechange imprimées en 3D pour les voitures des chemins de fer néerlandais. Photo via DiManEx.

Une dizaine de cadres devaient être remplacés alors que l’original n’était plus fabriqué. Sur la base de l’ancien, un nouveau a donc été modélisé puis imprimé en 3D par la société néerlandaise DiManEx.

Responsable d’achat chez NS, Joris van de Sande a souligné les bénéfices de l’impression 3D pour les pièces introuvables mais aussi la gestion des stocks :  « L’impression 3D est très pratique lorsque des pièces ne sont plus disponibles. Vous n’avez pas besoin de configurer une ligne de production séparée, ce qui est utile pour de petites quantités de pièces. Vous n’avez pas besoin d’attendre des mois pour une pièce et vous n’avez pas à conserver de gros stocks. Cependant, un dessin numérique doit toujours être disponible. »

« Aujourd’hui, notre principal risque dans la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées est l’obsolescence. Avec DiManEx, nous sommes en mesure de numériser notre chaîne logistique, d’atténuer les risques et de lutter contre l’obsolescence. Ils sont un partenaire idéal pour nous aider à construire la chaîne d’approvisionnement du futur. »

NS dit vouloir imprimer 50 pièces de train d’ici la fin de l’année. Afin de déterminer là où la fabrication additive serait la plus pertinente, la société a demandé à ses équipes de maintenance de lui soumettre des pièces qui pourraient être imprimées en 3D.

15 000 pièces imprimées en 3D pour le deuxième opérateur ferroviaire d’Europe

main courante en braille imprimée en 3D pour escalier

Main courante imprimée en 3D. Photo via DB AG / Oliver Lang.

En Allemagne, la Deutsche Bahn qui est le deuxième opérateur ferroviaire en Europe, a lui identifié très tôt des cas d’utilisation pour la fabrication additive. Depuis 2015 la compagnie de chemin de fer a imprimé 4 500 pièces (la première était un porte manteau) et prévoit d’en produire encore 15 000 d’ici la fin de l’année. Plutôt que d’investir dans de l’équipement, la société fait appel à des prestataires spécialisés.

Une grande variété de composants plastiques sont imprimés sur des imprimantes 3D FDM (dont BigRep) ou par frittage laser sur une poudre PA-12. Il s’agit principalement de pièces de rechange et de réparation sur des systèmes anciens, comme des appuis-tête, des grilles de ventilation, des paternes ou encore des pièces de machine à café. Des pièces métalliques et personnalisées sont également imprimées, comme des mains courantes d’escaliers en braille pour guider les voyageurs non-voyants.

Alexandre Moussion