Accueil » Divers » Première mondiale : une suite d’hôtel imprimée en 3D

Première mondiale : une suite d’hôtel imprimée en 3D

A l’image de la BigDelta dévoilée il y a quelques jours, les projets autour de la construction 3D continuent de fleurir ici et là. La dernière prouesse du genre nous vient des Philippines, où un certain Andrey Rudenko vient d’achever la construction d’une suite d’hôtel presque entièrement imprimée en 3D. Ingénieur et architecte de formation, cet américain originaire de Russie s’était déjà illustré l’année dernière avec ses fameux châteaux imprimés en 3D. Fort de son savoir faire et de sa médiatisation, Rudenko a suscité l’intérêt d’un hôtel 4 étoiles philippins qui a fait appel à ses services pour imprimer une suite complète.

Située à Angeles City, dans le quartier de Balibago, cette suite commandée par le Grand Hôtel Lewis, dispose de deux chambres, d’un salon, d’un spa et d’un jacuzzi (également imprimé en 3D), répartis sur une surface de 139 m2. Mesurant 10 m de large sur 12 m de long et 3 m de haut, la pièce aurait été imprimée en seulement 100 heures, sur une semaine.

« Les Philippines sont l’endroit idéal pour l’impression de béton en raison de la météo »

Ce délai ne concerne bien sûr que la phase d’impression à laquelle il faut ajouter l’installation de la plomberie et de l’électricité, opérations qui nécessitent que l’imprimante soit arrêtée. « Nous avons dû arrêter l’imprimante plusieurs fois pour installer la plomberie, le câblage et les armatures, » a déclaré Rudenko. A l’avenir, ce pourra être fait lors de l’impression. » Contrairement au chinois Winsun qui imprime ses pans de murs dans des usines pour ensuite les monter, cette construction a été imprimée sur place.

La genèse de cette construction hors norme remonte à juillet 2014. Lewis Yakich propriétaire du Grand Hôtel Lewis, avait alors contacté Andrey Rudenko pour savoir s’il était possible d’imprimer une extension pour leur bâtiment. « Les Philippines sont l’endroit idéal pour l’impression de béton en raison de la météo » a déclaré Yakich. Ingénieur en sciences des matériaux et diplômé de l’UCSB, ce dernier a également participé au projet, via la phase de conception et la partie matériau. Selon Andrey Rudenko, le plus difficile pour les deux ingénieurs, a été de trouver le bon mélange de béton en utilisant des matériaux locaux. « Aux Philippes nous avons un sable avec des cendres volcaniques qu’il est difficile d’extruder… mais un processus fiable a été développé et nous avons obtenu d’excellents résultats avec des murs assez solides et une bonne liaison entre les couches. »

Bien que la suite soit aujourd’hui terminée, on ignore pour le moment sa date de disponibilité et le prix d’une nuit. En attendant, le projet a attiré l’attention de plusieurs entreprises locales, dont une qui a déjà passé commande pour 20 logements sociaux. Un intérêt essentiellement motivé par l’aspect économique du procédé qui permettrait d’économiser jusqu’à 60% sur les coûts de construction. « J’ai également verrouillé un protocole d’accord pour la prévente de 200 foyers à faible revenu, » a déclaré Yakich. « L’objectif serait d’étendre le projet à 2000 maisons dans les 2 ans. Les Philippines sont dans un tel besoin de logements à faible revenu que cette technologie est parfaite pour cela.« 

Alexandre Moussion