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32 récifs artificiels imprimés en 3D immergés au large du Cap d’Agde

récif artificiel imprimé en 3D

La construction 3D est un phénomène qui ne se limite pas uniquement aux ponts et aux maisons. Les applications à caractère écologique ont également une carte à jouer, à fortiori dans le contexte environnemental que l’on connaît. Le dernier exemple en date nous est fourni par le spécialiste des solutions de restauration marine Seaboost. La start-up montpelliéraine s’est associée au spécialiste français de l’impression 3D XtreeE pour réaliser plusieurs récifs artificiels en béton, les « XReef ». Il y a un an, les deux entreprises avaient déjà collaboré avec succès en créant un premier récif artificiel imprimé en 3D pour le Parc National des Calanques.

Cette fois-ci ce sont 32 structures qui ont été immergées cette semaine au large du Cap d’Agde. Lestés à 300 m sur une dizaine de kilomètres, les blocs de 1,4 tonne chacun vont remplir un double emploi : remplacer les anciens systèmes d’amarrage (chaines, pneus..) des bouées jaunes qui délimitent les zones de baignades et de navigations, et servir d’abri et de nurserie pour les différentes espèces marines.

Cette initiative est la deuxième du genre en Méditerranée. En 2017, six récifs artificiels imprimés en 3D avaient été immergés dans l’aire marine protégée du Larvotto. D’autres projets tout aussi prometteurs commencent à voir le jour, on pense notamment à Secore et ses unités de semis pour coraux fabriqués par impression 3D.

« Des perspectives sans limite pour les futurs projets d’ingénierie et de restauration écologique »

superposition des couches de bétons
impression en béton de la structure feuilletée

L’utilité de l’impression 3D réside dans sa grande liberté de conception et de formes géométrique. La technologie d’impression 3D béton développée par XtreeE a permis de recréer une complexité architecturale poreuse inédite qui imite le coralligène. Cet écosystème rocheux profond qui peut mettre plusieurs centaines d’années à se former est l’un des habitats naturels les plus riches de Méditerranée.

« Dans un contexte global de dégradation de l’environnement marin, l’impression 3D béton offre des perspectives sans limite pour les futurs projets d’ingénierie et de restauration écologique depuis les eaux méditerranéennes jusqu’à la Grande barrière de corail en Australie. » Explique XtreeE.

Les différentes cavités sont appropriées au développement de la faune et de la flore marine (poissons, crustacés, coraux, algues, mollusques) notamment pour les nurseries. A cela s’ajoute également des bénéfices d’ordre économique. L’installation permettra d’optimiser les coûts de gestion du balisage, en réduisant l’entretien et le changement des amarrages traditionnels peu résistants aux coups de mer.

Le projet, réalisé dans le cadre de l’opération Récif’Lab, aurait coûté 224 000 euros hors taxe, financés à 60% par l’Ademe, 20% par la Ville, 10% par la Région Occitanie et 10% par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée. Son suivi scientifique sera assuré par une équipes de plongeurs professionnels biologistes marins de la direction du milieu marin d’Agde, de l’université de Perpignan Via Domitia et du Cefrem. Un autre récif artificiel imprimé en 3D, cette fois-ci dédié à la plongée, verra le jour en 2020. La structure en béton mesurera 10 mètres de haut et comprendra une grotte et un passage où pourront évoluer les plongeurs. Une première en France.

poisson caché dans un récif artificiel imprimé en 3D

Alexandre Moussion