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Prusa lève le voile sur son système de ferme d’imprimantes 3D automatisé

Prusa lève le voile sur son système de ferme d'imprimantes 3D automatisé

Unanimement reconnue pour la qualité de ses imprimantes 3D FDM, la marque tchèque Prusa compte parmi ces fabricants de renoms dont les nouveautés sont toujours très scrutées par les makers et l’ensemble de la profession. Pour autant, dans un marché où l’innovation tourne à plein régime, mieux vaut ne pas se reposer trop longtemps sur ses lauriers.

C’est en ce sens que Prusa vient de dévoiler à l’expo de Dubaï sa dernière solution appelée « Automated Farm System » (AFS), un système de ferme automatisée capable de gérer et piloter ses propres machines. L’idée de rassembler plusieurs imprimantes 3D dans un seul et même endroit, chacun l’aura compris, a pour vocation d’augmenter les capacités de production en imprimant en même temps et de manière continue. Les démonstrations les plus récentes nous viennent de l’Armée de terre française et du fabricant de monnayeurs CashMag, tous deux équipés d’une cinquantaine de machines connectées.

Là où habituellement une seule imprimante 3D doit répondre à plusieurs besoins différents, où chaque impression nécessite des préparations et gestions différentes, une ferme automatisée permet de gagner en agilité. Ce qui signifie, soit une fabrication plus rapide de pièces identiques en petits lots, soit de plusieurs pièces différentes.

La principale difficulté de cette approche, et non des moindres, consiste à coordonner parfaitement les équipements, tout en assurant la programmation et la surveillance nécessaire au bon déroulement de la production. Pour autant Prusa ne partait pas de zéro. Pour fabriquer certaines pièces de ses propres imprimantes 3D, il faut savoir que dans son usine de Prague, l’entreprise avait fini par se constituer au fil des ans un parc machine de 600 appareils.

Le fabriquant tchèque semble avoir réussi son pari, en témoigne sa récente présentation à l’Expo 2020 de Dubaï, d’une ferme d’impression 3D automatisée constituée de 34 nouvelles imprimantes 3D dédiées appelées « Original Prusa CoreXY » . Sur son fonctionnement, le fabricant tchèque explique l’avoir doté d’un système « de type rack » qui permet un échange rapide d’imprimantes 3D entières. Ainsi, en cas de besoin d’entretien, il peut être facilement retiré pour réparation et être remplacé.

« Une fois l’objet terminé, le logiciel envoie automatiquement un bras mécanique qui soulève la plaque d’impression »

ferme d'imprimantes 3

Le principal défi en terme d’automatisation et qui mobilise en temps normal un temps significatif de main d’oeuvre, est le retrait des plaques d’impression. La solution trouvée par Prusa est un bras robotique qui se charge d’enlever celle-ci une fois l’impression terminée, pour les emmener ensuite vers une station de déchargement. Pour orchestrer toutes ces opérations, le fabricant a imaginé un nouvel outil logiciel appelé « Prusa Connect ». Le fabricant explique :

« Notre nouveau logiciel appelé Prusa Connect contrôle tout : lorsque vous sélectionnez un fichier à imprimer, il trouve automatiquement la meilleure machine pour le travail (par exemple, une machine qui vient de terminer l’impression et n’est pas encore complètement refroidie, donc retour aux températures de fonctionnement sera plus rapide et plus efficace). Prusa Connect garde une trace de tous les travaux d’impression, des statistiques, du temps restant et d’autres paramètres et statistiques cruciaux. Une fois l’objet terminé, le logiciel envoie automatiquement un bras mécanique qui soulève la plaque d’impression, la déplace vers la zone de collecte où l’objet est détaché de la feuille et délivre la pièce au bac de collecte. La feuille d’impression est ensuite renvoyée à l’imprimante. »

Sur les possibilités de modulabilité de son système, Prusa précise que celui-ci pourra être construit avec différentes capacités et même différents types d’imprimantes 3D. Quant au prix, le fabricant évoque la somme de 3 000 $ par imprimante pour les « grandes fermes », soit pour 34 machines un montant total de 102 000 $.

Bien qu’entièrement fonctionnel, l’AFS présenté à Dubaï est un prototype. Prusa qui se dit encore gravement affecté par la pénurie mondiale de diverses pièces, craint que cela ne retarde son calendrier. En attendant espère t-elle, de pouvoir livrer ses premières unités à ses clients au cours de l’année prochaine, l’entreprise entend exploiter localement et pendant plusieurs mois l’Automated Farm System dans sa ferme d’impression habituelle. L’objectif est de soumettre celui-ci à autant de situations et de tests possibles.

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Alexandre Moussion