Accueil » Médecine » Le premier bras bionique imprimé en 3D approuvé médicalement

Le premier bras bionique imprimé en 3D approuvé médicalement

Alors qu’environ 13 % des applications de la fabrication additive touchent les secteurs médicaux et dentaires, la fabrication de prothèses de membres par impression 3D est un segment particulièrement dynamique. Nombre d’associations et de communautés de bénévoles (E-nable) à travers le monde se sont emparées de cette technologie pour fabriquer des prothèses personnalisées sur-mesure à très bas coût. Là où leurs homologues traditionnelles atteignent plusieurs milliers d’euros, ces prothèses d’un nouveau genre fabriquées aux couleurs de personnages de science-fiction ou de héros de dessins animés, peuvent être réalisées pour quelques dizaines d’euros seulement pour les modèles les plus simples.

Si l’impression 3D est le plus souvent utilisée pour la fabrication appareillages classiques reposant sur des systèmes mécaniques à base de câbles, certains acteurs vont encore plus loin en développant des prothèses bioniques. Open Bionics est l’un d’entre-eux. Véritable précurseur en la matière, cette société britannique fondée en 2014 s’est fait un nom en développant des mains et des bras bioniques imprimés en 3D personnalisables et très bon marché.

Marquant un véritable tournant dans la démocratisation de ses dispositifs, Open Bionics a fièrement annoncé ce jeudi que le système de santé du Royaume-Uni, le National Health Service (NHS), avait approuvé sa prothèse Hero Arm, premier bras bionique imprimé en 3D approuvé médicalement dans le monde.

« vous pouvez contrôler sans effort votre main bionique avec une précision intuitive et réaliste »

Disponible pour les résidents du Royaume-Uni à partir du 25 avril 2018, Hero Arm est une prothèse qui vise à équiper les individus âgés de 8 ans et plus dont le membre est manquant sous le coude. Une démonstration de sa fonctionnalité et de ses capacités a été faite via un tweet d’Open Bionics qui contenait une vidéo du bras bionique (voir ci-dessous).

Contrairement aux prothèses classiques qui fonctionnent en utilisant des câbles pour lier le mouvement du corps à la prothèse, ici le porteur actionne sa prothèse grâce à des moteurs et des capteurs qui détectent la tension des muscles. S’agissant d’une prothèse de type hydraulique, Hero Arm permet en outre un mouvement séparé de chaque doigt, ce qu’une prothèse myoélectrique ne permet pas. Le mouvement est également plus fluide et silencieux.

« Avec Hero Arm, la technologie est à portée de main. Littéralement. Des capteurs spéciaux détectent les mouvements musculaires, ce qui signifie que vous pouvez contrôler sans effort votre main bionique avec une précision intuitive et réaliste », explique Open Bionics. « Le Hero Arm est ce que vous voulez qu’il soit. Avec ses sections interchangeables, vous pouvez changer votre style en fonction de votre humeur. Et vous pouvez même concevoir le vôtre, en utilisant notre personnalisateur super cool. »

« un poignet qui peut pivoter à 180 degrés et un bras pouvant soulever jusqu’à 8 kg »

Outre son prix annoncé comme trois fois plus moins élevé que ses concurrentes, Hero Arm est aussi  entièrement personnalisable, aussi bien en terme de dimensions, de design que de confort. La prothèse est fabriquée à partir de composants imprimés en 3D sur-mesure, y compris la main et l’emboîture qui sont intégrées à des moteurs, des batteries longue durée et des logiciels de pointe.

Les autres caractéristiques comprennent un poignet qui peut pivoter à 180 degrés et un bras pouvant soulever jusqu’à 8 kg. En terme de confort Hero Arm est léger et intègre un manchon respirant, extensible et facile à nettoyer.

Fruit d’un essai clinique de six mois durant lequel Open Bionics a travaillé avec un groupe de 10 enfants présentant différents handicaps, Hero Arm est la première prothèse de membres imprimée en 3D approuvée médicalement dans le monde. Si l’on ignore encore son prix et quel sera le taux de prise en charge de la NHS, les inscriptions pour bénéficier de cette prothèse bionique sont d’ores et déjà ouvertes sur le site de la société. Les postulants doivent indiquer leur nom, leur adresse e-mail et leurs motivations.

Bien qu’un certain nombre d’obstacles devront encore être surmontés pour réaliser le plein potentiel de l’impression 3D dans ce domaine, on observe une réelle montée des initiatives et collaborations. Le projet de prothèses Unlimited Tomorrow porté par Stratasys et Dassault Systèmes par exemple, témoigne de cette tendance.

Alexandre Moussion