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Un banc en béton imprimé en 3D pour protéger les piétons des attaques terroristes

banc en béton imprimé en 3D pour protéger des attaques

Depuis l’attaque survenue à Nice le 14 juillet 2016, les attentats au véhicule-bélier se sont multipliées en Europe et dans d’autres régions du monde. Pour sécuriser les lieux publics et les centres-ville, des blocs de béton ont été installés sur les trottoirs de nombreuses villes européennes. Les autorités rivalisent d’inventivité pour que ces protections s’intègrent dans le paysage urbain.

On citera notamment le stade d’Arsenal où des lettres géantes au nom du club font office de bouclier. A Paris un mur en verre pare-balles a été érigé autour de la Tour Eiffel. Certaines installations, plus grossières, s’attirent en revanche les critiques. C’est le cas par exemple des barrières en métal et en béton qui ont été installées sur les principaux ponts de Londres suite aux attentats de 2017.

La solution idéale, celle qui marierait à la fois esthétisme et sécurité, semble avoir été trouvée par un designer New-Yorkais du nom Joe Doucet. En collaboration avec UrbaStyle, entreprise belge spécialisée dans la préfabrication de mobilier urbain en béton, celui-ci a imaginé une protection sous la forme d’un banc en béton imprimé en 3D. Baptisé Rely, la conception de plus d’une tonne se compose de 5 sections fixées les unes aux autres par des tiges d’acier. Lorsque la structure est heurtée par un véhicule, les sections, par un système de disques, coulissent pour former une barrière anti-intrusion. La structure triangulaire et modulaire du banc permet d’empiler les pièces à l’infinie.

« Les barrières traditionnelles en béton ont tendance à être intrusives à rappeler que nous ne sommes pas en sécurité »

système anti-intrusion

Inaugurée ce mois-ci à Times Square lors du festival NYCxDesign 2019, la barrière hybride a séduit les passants par ses formes modernes et sa finition striée. Sa capacité à se fondre dans le paysage urbain, sans rappeler de manière trop explicite le danger qui peut peser sur les piétons, tranche avec les solutions plus traditionnelles.

Comme l’explique Joe Doucet sur son site web : « Les barrières traditionnelles en béton destinées à assurer la sécurité des véhicules ont tendance à être brutales, intrusives et à rappeler de façon moche que nous ne sommes pas en sécurité dans les grandes congrégations. Rely adopte une approche humaniste différente, offrant une fonction alternative en tant que siège lorsqu’il ne remplit pas de fonctions de protection, et mettant en valeur son environnement avec beauté plutôt qu’en rappel constant de l’agression. »

On sait en revanche assez peu de chose sur la technologie d’impression 3D employée. Dénommée  » HyCoEx « , elle reposerait sur un système d’extrusion à bras robotique développé par Concrenetics en partenariat avec Autodesk, ABB, Cementir Group et Urbastyle. Ces derniers évoquent une machine unique « comblant tout écart restant entre la conception et la production ». « Avec Concrenetics HyCoEx, le béton architectural est entré dans l’ère de la personnalisation de masse. »

banc monté imprimé en 3D monté sur disques

Alexandre Moussion