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Impression 3D : Zoom sur le métier de responsable de production

responsable de production en impression 3D

Le développement galopant de l’impression 3D auquel on assiste ces dernières années, a créé de nouveaux métiers, une nouvelle catégorie d’emploi. De la phase de conception jusqu’à la finition, les besoins en spécialistes qualifiés ont considérablement augmenté dans ce domaine. De plus en plus plébiscitée par l’industrie, l’impression 3D poussent de nombreux secteurs à recruter des profils qualifiés. Devant l’intérêt grandissant suscité par les métiers de l’impression 3D, Primante3D est allé à la rencontre de Frédéric Bezault, responsable de production chez l’entreprise française 3D Prod, pour découvrir les différentes facettes de son métier.

« Les qualités requises pour ce métier sont à mon sens l’organisation, la rigueur, ainsi que le bon sens… »

Frédéric Bezault

Frédéric bonjour, pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Frédéric Bezault et je suis responsable fabrication chez 3D Prod. J’ai 48 ans et j’habite à Raon l’étape ou se trouvent les ateliers de fabrication de l’entreprise.

Comment devient-on responsable bureau d’études et production chez 3D Prod ?

J’ai d’abord passé un bac F1 pour ensuite m’orienter vers l’automatisme avec un BTS MAI (Mécanique et automatisme industriel). J’ai ensuite été embauché dans une entreprise d’injection plastique en tant que dessinateur bureau d’études. J’ai identifié à ce moment le besoin de compléter ma formation en automatisme et la développer en électronique. J’ai suivi des cours du soir au CNAM au travers d’un module DTCT (Electronique Cycle A) pour ensuite basculer sur un modus EEA (Electronique Automatisme Cycle B). J’ai passé plusieurs années dans cette entreprise d’injection plastique pour ensuite intégrer 3D Prod en 2005.

J’ai été le premier salarié de l’entreprise et je m’occupais à l’époque de la correction des fichiers et du lancement des fabrications sur notre première machine. Avec le développement qui a suivi nous avons investi dans une nouvelle machine par an en moyenne. J’ai tout au long de ces années créé puis développé notre équipe de production pour suivre cette évolution. Nous avons démarré sur la technologie SLS pour ensuite étoffer notre gamme avec du SLA, Polyjet, FDM, Coulée sous vide et Multi Jet Fusion (HP).

Présentez-nous votre entreprise. Quelles sont ses activités ?

3D Prod est une entreprise d’impression 3D dans laquelle nous utilisons toutes les technologies d’impression 3D industrielles pour fabriquer des pièces et ensembles généralement modélisés par nos clients. En fonction des besoins (prototype fonctionnel, maquette d’aspect, petite série, outillage…) nous choisissons la technologie ainsi que le matériau adapté. Une fois les pièces fabriquées nous pouvons réaliser toutes les finitions et assemblages nécessaires pour obtenir un ensemble conforme esthétiquement et fonctionnellement au besoin de notre client.

« Mon métier consiste dans un premier temps à garantir les délais et la qualité des pièces »

En quoi consiste le métier de responsable de production en fabrication additive ? Décrivez-nous une journée une type de travail.

Mon métier consiste dans un premier temps à garantir les délais et la qualité des pièces et ensembles que nous livrons à nos clients. Cela passe par le management de l’équipe de fabrication, la gestion et la planification de la maintenance (préventive et curative) de nos équipements de production et la gestion des approvisionnements.

Au-delà de ces actions prioritaires j’interviens également sur des chantiers d’optimisation. Nous avons depuis toujours considéré que nous devions aborder ce métier par un angle industriel. Notre parc grossissant il nous permet chaque année d’envisager de nouvelles économies d’échelles en automatisant certaines étapes de notre fabrication. Ces chantiers permettent de gagner en productivité mais aussi de mieux garantir la qualité des fabrications que nous réalisons.

« une journée ne ressemble jamais à une autre… »

Quels aspects de votre métier vous apportent le plus de satisfactions ? Quelles sont les contraintes ?

Ce que j’apprécie le plus au quotidien c’est qu’une journée ne ressemble jamais à une autre. La diversité des commandes que nous traitons demande chaque jour de s’adapter et de trouver des solutions à des problématiques que nous n’avions peut-être jamais rencontrées auparavant. Cette qualité peut devenir aussi une contrainte car lorsqu’elle s’ajoute à d’autres problématiques plus classiques d’un atelier de fabrication, cela peut devenir compliqué.

Selon vous quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ? 

Les qualités requises pour ce métier sont à mon sens l’organisation, la rigueur, ainsi que le bon sens et la créativité pour s’adapter…

Un exemple de projet qui vous aurait particulièrement marqué, une anecdote ?

Etant soumis à des clauses de confidentialité par nos clients nous ne pouvons pas parler des projets sur lesquels nous travaillons mais heureusement ou malheureusement j’ai chaque année plusieurs projets qui me marquent pour des raisons différentes.

« Je pense que ce métier va encore continuer à s’industrialiser »

L’impression 3D suscite un intérêt grandissant, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un souhaitant travailler dans ce domaine ?

L’impression 3D est un moyen de fabrication à part entière. Il concentre beaucoup d’intérêts aujourd’hui car on a l’impression que l’on peut tout faire, ce qui est vrai dans certains cas d’ailleurs… Mais cela reste un moyen de production où il est important de maîtriser l’électronique et la mécanique si l’on veut s’occuper des machines, la conception mécanique si l’on veut travailler plus en amont sur la préparation des fabrications et le maquettisme si l’on vent travailler plus en aval sur la finition des pièces.

Comment imaginez-vous votre métier dans quelques années ?

Je pense que ce métier va encore continuer à s’industrialiser et que les évolutions technologiques permettront d’étendre encore plus la gamme de matériaux utilisés ainsi que la qualité des pièces réalisées. Mais ce qui permettra de passer réellement de la petite série à la grande série sera l’augmentation des vitesses de fabrication. Il y a aujourd’hui quelques initiatives prometteuses comme HP (voir vidéo ci-dessous) pour qui nous sommes d’ailleurs site référent en France, mais ce n’est à mon sens pas encore suffisant.

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