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Fripp Design : le brevet de sa technologie d’impression 3D silicone enfin accordé

Picsima

La demande de brevet déposée par Fripp Design a enfin été accordée pour le Royaume Uni. Il y a 18 mois, la firme britannique déposait un brevet portant sur une technologie révolutionnaire d’impression 3D sur silicone. Ce procédé pour le moins étonnant, trouve sa genèse dans un projet de recherche mené en 2013 par Fripp Design et l’Université de Sheffield, visant à développer des prothèses colorées de tissus mous telles que des muscles, des nez, ou encore des yeux.

De ce projet de recherche est née une imprimante 3D baptisée Picsima, machine hybride fonctionnant sous une technologie similaire à la stéréolithographie combinée au procédé de vulcanisation. Tout commence avec un bain d’huile de silicone, auquel on ajoute un agent réticulant qui détermine la souplesse du caoutchouc.

Cette base liquide est alors polymérisée à l’aide d’un agent catalyseur injecté sous pression avec une aiguille. Le durcisseur est injecté couche après couche selon les coordonnées transmises par le logiciel. Une fois l’impression terminée, la pièce est soulevée du bac pour sécher pendant environ 30 minutes. Pour les pièces en couleur, le silicone peut être pigmenté.

A la différence des autres autres méthodes d’impression 3D de polymères souples, la technologie Picsima permet d’imprimer des silicones médicaux déjà présents sur le marché et qui ont déjà été approuvé par la FDA pour un usage médical et alimentaire. Le procédé mise au point par Fripp Design est capable d’imprimer des pièces très souples avec une dureté Shore très large de 20 OO jusqu’à 40 A. A titre de comparaison, un chewing gum se situe à 20 OO, un élastique à 25 A et un pneu de camion à 50 D.

impression3d silicone

nez impression3d silicone

La technologie Picsima peut être utilisée pour fabriquer des prothèses faciales très réalistes (nez, oreilles…), pour les personnes atteintes de cancers par exemple, ou même des implants mammaires.  Fabriquer des prothèses de nez ou d’oreilles avec les techniques traditionnelles prend généralement entre 6 et 8 semaines, contre seulement 72 heures avec ce procédé. Côté technique, la machine dispose d’un volume d’impression de 100 x 100 x 30 mm et d’une résolution minimale de 0,4 mm d’épaisseur de couche.

De nombreux industriels ont vu le système et ont complimenté l’équipe

Son brevet enfin validé, Fripp Design est aujourd’hui à la recherche de partenaires et d’investisseurs pour construire une usine de production pour ses imprimantes 3D. « Le brevet est une étape importante pour la société et ses actionnaires. Il reconnaît enfin l’inventivité de notre méthode… De nombreux industriels ont vu le système et ont complimenté l’équipe sur la simplicité de notre découverte. Nous avons reçu de nombreuses demandes d’Apple, Johnson et Johnson, Smith and Nephew, Disney et Jaguar Land Rover… » A déclaré Steve Roberts co-propriétaire de Fripp Design. La firme britannique espère pouvoir commercialiser ses premiers implants mammaires courant 2017. De nouvelles demandes de brevets pour l’Europe, les Etats-Unis et la Chine seront déposées dans les mois prochains.

implants mammaires

Implants mammaires imprimés sur la Picsima

*tous les crédits photos : Fripp Design

Alexandre Moussion