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Nanoe lance un nouveau filament d’impression 3D métal pour faire de l’outillage

filament acier nanoe

L’offre en filaments métalliques continue de s’étoffer sur le marché de l’impression 3D. Après le chimiste allemand BASF, c’est le fabricant français Nanoe qui vient de lancer son propre matériau : le « Zetamix H13 ». Plus connue pour ses filaments d’impression 3D céramique, l’entreprise francilienne vient d’enrichir sa gamme Zetamix avec ce nouveau matériau chargé à 90 % d’acier. Compatible avec la plupart des imprimantes 3D à dépôt de fil du marché, ce filament vise principalement à répondre aux besoins d’outillage des laboratoires et industriels. Ces derniers pourront compter sur sa bonne résistance aux hautes températures (jusqu’à 600 °C), ainsi que son excellente ductilité.

Longtemps cantonnés au plastique, les filaments d’impression 3D trouvent aujourd’hui un second souffle grâce au métal. Le précurseur de cette tendance est probablement le fabricant néerlandais ColorFabb. On se souvient qu’en 2014, celui-ci avait lancé son fameux BronzeFill, un filament grand public imitant l’apparence du bronze, et du CopperFill chargé en poudre de cuivre. La teneur en métal de ces filaments pouvait en revanche être assez faible.

Il faudra attendre deux ans avant de voir apparaître sur le marché des matériaux plus adaptés aux besoins des professionnels, comme celui de Virtual Foundry, chargé à 90 % de métal. Ce fabricant américain fut l’un des premiers à utiliser la technique dite de Mim Like, une méthode inspirée du moulage par injection de métal (MIM) qui consiste à utiliser des filaments contenant de la poudre métallique mélangée à un liant. Pour obtenir un objet métallique à la fois dense et solide, la pièce verte obtenue, c’est à dire brute, passe ensuite par un traitement de déliantage et de frittage qui permet d’éliminer le liant et de coalescer les particules métalliques.

« Nous avons toujours voulu fabriquer des produits faciles à utiliser pour nos clients et directement utilisable »

imprimante 3D Raise 3D

Nanoe explique que pour que son filament atteigne sa densité finale, les pièces doivent être déliantées et frittées dans un four tubulaire sous argon ou azote. Pour les utilisateurs qui ne disposeraient pas d’un tel équipement, le fabricant en propose un pour 7 500 euros HT. En terme de compatibilité, le filament peut s’imprimer avec presque toutes les imprimantes 3D FFF équipées d’un système direct drive (Prusa, Raise…).

« Nous avons toujours voulu fabriquer des produits faciles à utiliser pour nos clients et directement utilisable dans leur procédé de fabrication. » Nous expliquait dans une interview le PDG de Nanoe. « Jusqu’à maintenant, les acteurs déjà présents ont développé des machines dédiées à l’impression 3D céramique. Nous avons voulu faire exactement l’inverse : proposer une matière première qui permette d’utiliser les machines déjà existantes. »

Comme de coutume, l’utilisation de buses en acier trempé est vivement recommandée pour résister à l’abrasion des particules métalliques. Côté prix, le filament Zetamix H13 est vendu sous forme de bobine de 500 grammes 1,75 mm à 249€, et d’un kilo pour 499€. Nanoe commercialise également pour moins de 10 000 euros un kit comprenant une imprimante Raise 3D, un système de déliantage et un four. La gamme Zetamix comprend déjà les filaments Zircone et Alumine ainsi qu’un filament acier inoxydable 316L.

Kit Nanoe comprenant une imprimante Raise 3D, un système de déliantag et un four

Kit Nanoe comprenant une imprimante Raise 3D et un système de déliantage et un four tubulaire (crédits photos Nanoe)

 

Alexandre Moussion