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Rencontre avec HP : « la technologie HP Jet Fusion a véritablement ouvert les portes de la fabrication additive »

imprimantes 3D HP

En 2016, le groupe Hewlett-Packard faisait une entrée fracassante sur le marché de l’impression 3D en lançant sa première imprimante 3D. En l’espace de 4 ans seulement et malgré la concurrence des acteurs historiques, le géant américain s’est rapidement hissé dans le Top 5 mondial des plus gros vendeurs de machines de fabrication additive. Fort de sa technologie Multi Jet Fusion et la confiance de grands noms de l’industrie tels que Nike et BMW, HP a lancé cette année une nouvelle gamme d’imprimantes 3D pour la couleur. La prochaine étape pour le fabricant sera le lancement d’une technologie d’impression 3D métal d’ici 2020, ainsi que le déploiement d’un service dédié. Pour faire le point sur le parcours d’HP et ses dernières avancées, Primante 3D a interrogé son Directeur Développement Impression 3D Nicolas Aubert.

« Nous rencontrons quotidiennement de plus en plus de PME intéressées par la technologie HP Multi Jet Fusion »

Nicolas Aubert Directeur du Développement Impression 3D HP France

Nicolas Aubert Directeur du Développement Impression 3D HP France

Nicolas Aubert bonjour, pourriez-vous définir votre rôle chez HP ?

Bonjour, je suis responsable du développement commercial de l’ensemble de notre offre de produits et solutions au niveau mondial, avec un focus particulier sur le marché 3D France depuis l’automne 2018.

Dans quel contexte avez-vous découvert l’impression 3D ?

J’ai toujours souhaité intégrer une start-up, et l’opportunité unique s’est présentée au sein d’HP, en 2017, avec la création de cette nouvelle Division. Curieux de nature, j’ai été attiré par l’opportunité de bâtir un nouveau modèle économique, en partant de zéro, un nouvel écosystème 3D en France, et une approche novatrice vis à vis des entreprises.

En 2016 HP lançait ses premières imprimantes 3D sur le marché. Quel bilan tirez-vous de ces deux années ?

Ce furent deux années extraordinaires, riches en nouveautés, un foisonnement de différents profils et de nouvelles idées ! Ce fut aussi l’occasion d’apporter des solutions nouvelles à de nombreux clients, qui ont adopté et investi sur la technologie HP Jet Fusion. HP a véritablement ouvert les portes de la fabrication additive pour les pièces de petite et moyenne séries.

« le secteur automobile est fortement impliqué avec la production de pièces de décoration/personnalisation »

technicien HP

Votre technologie HP Multi Jet Fusion représente une étape clef dans la transition de l’impression 3D de prototypage à une véritable option de production. Dans quels secteurs a-t-elle eu le plus de résonance ?

Après l’engouement des services-bureaux français, bien au fait des avancées majeures proposées par la technologie HP, nous rencontrons un vif intérêt dans le domaine de la petite et moyenne série : tout d’abord dans le médical, grâce à la personnalisation et l’adaptation à la morphologie de chacun, que ce soit pour le secteur dentaire, ou encore la prothèse et l’orthèse.

Le deuxième secteur fortement intéressé est définitivement l’industrie, notamment sur les aides à la fabrication/guides sur les chaînes de production, en apportant la flexibilité, l’agilité avec un temps de réalisation inférieur à 24 heures. Enfin le secteur automobile est fortement impliqué avec la production de pièces de décoration/personnalisation, mais aussi de pièces fonctionnelles sur des petites et moyennes séries telles que le guide de vitre de la BMW i8 Roadster.

impression 3D couleur HP

Plus tôt cette année vous dévoiliez votre nouvelle gamme d’imprimantes 3D HP Jet Fusion 300 / 500. Quelles sont vos ambitions avec ces 4 nouveaux systèmes ?

Notre ambition est double : rendre le prototypage de pièces fonctionnelles accessibles avec des solutions abordables, simples d’utilisation et intégrées, mais aussi d’offrir la possibilité de dessiner, concevoir et réaliser les pièces fonctionnelles sur une seule et même machine, tout cela en apportant les pièces blanches, et les pièces couleurs, sans finition supplémentaire.

« Nous cherchons à rendre la production de pièces métalliques de petite et moyenne séries abordable »

Illustrant bien la dynamique actuelle sur le segment métal, HP a aussi développé son propre système de fabrication additive métallique. Pourriez-vous rappeler son fonctionnement ? Quels sont les avantages et les limites de votre procédé par apport à la fusion laser sur lit de poudre ?

Notre technologie HP Metal Jet s’inscrit dans la continuité de notre procédé HP Multi Jet Fusion, avec le dépôt d’un lit de poudre métallique, puis celui d’un liant au travers de nos agents, suivi de la montée en température pour obtenir la « green part » et enfin le frittage pour obtenir les pièces finales.

Nous cherchons à rendre la production de pièces métalliques de petite et moyenne séries abordable, avec une productivité largement supérieure et une garantie de qualité selon les normes du marché. La différence majeure réside dans la productivité, aussi bien sur le temps de production que sur le coût des pièces produites.

Pommeau de levier de vitesse imprimé en 3D

Pommeau de levier de vitesse imprimé avec la technologie Metal Jet de HP

On imagine que des versions de plus en plus volumineuses verrons le jour avec le temps ?

Nous travaillons en permanence à l’évolution de nos gammes actuelles en réponse aux besoins industriels du marché.

En témoigne la dernière annonce de BMW, certains constructeurs automobiles sont au point de bascule. Selon vous quels sont les éléments clefs susceptibles de décider les PME à s’équiper de machines ? Il semble y avoir encore un gros travail d’évangélisation à mener…

Nous rencontrons quotidiennement de plus en plus de PME intéressées par la technologie HP Multi Jet Fusion, et notamment par la capacité à fusionner le prototypage et la production de petite série en une seule et même machine. Par ailleurs, la simplicité d’utilisation de notre technologie rend l’adoption plus simple, même si elle requiert un transfert de compétences et l’émergence de nouveaux métiers – que nous accompagnons au travers d’un programme de formation dédié.

Il est certain que l’enjeu de diffusion de la technologie est de taille, c’est pourquoi nous constituons actuellement un écosystème riche et ouvert autour de l’impression additive en France. Il s’articule aussi bien au travers de nos partenariats tel que celui avec le CEA, ou ceux de grands chimistes comme Arkema et Evonik et d’importants acteurs du monde logiciel comme Siemens et Dassault.

Alexandre Moussion