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Quand l’impression 3D transforme des déchets plastiques en meubles de plage chics et raffinés

meubles de plage imprimés en 3D

Des formes élégantes épousant parfaitement leur environnement, telle est la nouvelle prouesse réalisée par The New Raw avec sa dernière collection de mobiliers de plage imprimés en 3D. Né il y a 6 ans d’un projet d’économie circulaire, ce studio de design et de recherche néerlandais, a une fois de plus démontré cette formidable capacité de l’impression 3D à combiner durabilité et design. On se souvient qu’en 2017 cette jeune pousse s’était déjà illustrée avec «Print your City », un projet qui avait pour objectif de transformer le plastique en mobilier urbain pour réduire les déchets plastiques des amstellodamois. Depuis, de nombreuses initiatives similaires s’appuyant sur l’impression 3D telles que celles d’Emerging Object ou de Kimya, ont été menées pour produire des objets plus respectueux de l’environnement.

Imaginée par des architectes néerlandais du nom de Panos Sakkas et Foteini Setaki – les deux co-fondateurs du studio – cette nouvelle collection conçue pour être recyclable à 100 % et baptisée “The Elements”, comprend une cabine d’essayage, un transat et un tapis de plage imprimés en 3D. Au total ce sont pas moins de 720 kg de déchets plastique issus de la mer qui ont été recyclés pour cette collection. « Avec The Elements, nous avons voulu donner une nouvelle vie aux plastiques collectés dans la mer et proposer des objets utiles et fonctionnels à forte valeur narrative. » Expliquent ses créateurs. Pour créer le filament qui a permis l’impression des meubles composés à 80 % de plastique marin recyclé, les déchets ont été broyés, lavés et traités chimiquement. Les protagonistes auraient pour se faire utilisé un système d’impression 3D à bras robotique Kuka, le même que celui qui avait été employé pour son projet de mobilier urbain.

« Tous nos produits sont 100 % circulaires. Cela signifie que nos propres déchets, provenant de prototypes et/ou d’erreurs d’impression , peuvent être déchiquetés et imprimés à nouveau en 3D ! » précise Sakkas et Setaki dans une interview à designwanted. « Une autre réduction des déchets provient de notre technologie d’impression 3D robotique, qui suit une approche additive . Notre implication à la fois dans le processus de conception et de production nous permet d’atteindre des niveaux élevés de compréhension entre la forme, le matériau et la technique de fabrication; nous rapprochant ainsi de notre objectif vers un processus de production zéro déchet. »

Les co-fondateurs du studio The New Raw, Panos Sakkas et Foteini Setaki

Les co-fondateurs du studio The New Raw, Panos Sakkas et Foteini Setaki

Conçue à l’origine pour Coca-Cola en Grèce, la collection qui a été imprimée dans deux couleurs différentes (Aqua et Sand), a été testée avec succès à six endroits différents du pays, dont les plages de Canée sur les îles de Crète et d’Elli à Rhodes.

En France, d’autres initiatives du même genre visant à produire de manière plus éco-responsable grâce à l’impression 3D sont entreprises. La plus récente étant probablement celle de Fab Living Lab (LF2L) qui participe au projet européen INEDIT (open INnovation Ecosystems for Do It Together process) visant à concevoir du mobilier à partir de plastique recyclé. Le Fablab utiliserait pour cela une imprimante 3D FDM Gigabot X, et pour matériau des bouchons en plastique et de masques chirurgicaux recyclés.

Imaginé et piloté par l’Institut Arts et Métiers de Laval depuis 2019, INEDIT vise à créer un réseau européen de fabricants qui pourra fabriquer localement des meubles en combinant l’open innovation et l’open manufacturing. Pour l’heure Fab Living Lab imprimerait essentiellement des éléments complémentaires à mettre dans les meubles (70 cm x 30 cm x 40 cm). Avant de pouvoir présenter ses premiers résultats d’impression à la Commission Européenne en avril 2022, le fablab fabriquerait actuellement une machine plus grande.

*crédits photos : Stefanos Tsakiris / The New Raw

Alexandre Moussion