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Viliaprint commence l’assemblage de ses premiers murs imprimés en béton à Reims

Viliaprint commence l'assemblage de ses premiers murs imprimés en 3D à Reims

En dépit des nombreux défis techniques et réglementaires qui peuvent encore peser sur elle, la construction 3D béton fait patiemment ses preuves aux quatre coins du monde. Tandis que le constructeur danois Cobod multiplie les chantiers aux Etats-Unis, ses homologues français continuent d’affirmer leur technologie. On pense bien sûr au valenciennois Constructions 3D engagé dans la construction de son propre siège, au nouveau démonstrateur « Empreinte » de Batiprint, mais aussi Viliaprint, autre projet visant la création de 5 maisons à Reims partiellement imprimées par XtreeE. Porté par Plurial Novilia, acteur de l’habitat social appartenant au groupe Action Logement, ce projet expérimental vient de franchir une nouvelle étape avec cette semaine la livraison et le liaisonnage de ses premiers murs en béton imprimés en 3D.

Les murs de trois des cinq maisons de plain-pied du projet Viliaprint©, mixant impression 3D béton hors-site et éléments préfabriqués, ont été assemblés sur site. « Le succès du déploiement opérationnel de Viliaprint© est une grande source de satisfaction pour nous tous, d’autant plus que tous les objectifs que nous nous étions fixés tant en termes de technique constructive que de modèle économique sont en passe d’être atteints. » Se félicite Alain Nicole, Directeur Général de Plurial Novilia.

Forts de l’obtention en novembre dernier de la certification ATEx (Appréciation Technique d’Expérimentation) par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) de ce nouveau mode constructif en impression 3D béton, les différents partenaires (aux premiers rangs desquels Plurial Novilia, la société XtreeE, le cimentier Vicat, l’agence Coste Architectures et le constructeur Demathieu Bard) ont poursuivi le travail jusqu’au lancement opérationnel.

Preuve s’il en fallait une qu’il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour faire de l’impression 3D béton, le Conducteur de Travaux Principal, Sébastien Allard, explique qu’une grosse phase de préparation et de synthèse a été nécessaire pour valider l’ensemble de la conception informatique du modèle avant de lancer l’impression. « Nous avons ensuite travaillé avec XtreeE sur la mise en production des murs (planning de production, contrôle du PAQ , moyens de transports et de levage), ce qui rallonge aussi la phase amont ».

« La rapidité déconcertante avec laquelle a été réalisé le montage des premières maisons est la plus belle des récompenses »

pose des murs 3D en bétons à Reims

Une fois les fondations réalisées, tout comme le dallage et la structure de poteaux et de poutres, ils ne restaient plus qu’à effectuer la pose et le liaisonnage. Outre le chef de chantier, un chef d’équipe et deux maçons coffreurs expérimentés ont supervisé cette opération nécessitant un grutage au millimètre. « Après la certification ATEx qui nous avait permis de valider notre approche technique, notamment en matière decomposition du mur et de performances, le lancement opérationnel du chantier est l’étape finale du travail démarré il y a plus de deux ans », souligne Olivier Martinage, ingénieur R&D du groupe Vicat. « Nous avons passé de longs mois à peser tous les scenarii et à travailler sur des prototypes afin de pouvoir arriver sur site en ayant le moins d’interrogations et de zones d’ombre. La rapidité déconcertante avec laquelle a été réalisé le montage des premières maisons est la plus belle des récompenses que l’on pouvait espérer », ajoute Jérôme Florentin, Directeur de la Maîtrise d’Ouvrage de Plurial Novilia.

Le montage in situ n’aurait nécessité qu’une demie-journée à peine pour une maison de plain-pied. Tous les objectifs fixés pour cette expérimentation auraient d’ailleurs été atteints, aussi bien en termes de souplesse architecturale (intégration de courbes, paraboles, ellipses…) que de performances (étanchéité, résistance aux chocs), de coûts et de délais de construction puisqu’à terme, l’industrialisation du processus permettra de réduire grandement la durée des projets.

Prévues pour être livrées en fin d’année, les futures maisons Viliaprint (une de 75 m2, trois de 92m2 et une autre de 100 m2) comporteront 35 murs imprimés en 3D d’environ 2,2 mètres de hauteur. Réalisés par la start-up parisienne XtreeE dans son atelier de Rungis (Val-de-Marne), ces derniers seront imprimés avec un béton spécial formulé par Vicat.

La construction 3D dont on connaît les bénéfices en termes d’économie de matériaux (environ 50 %) et de rapidité d’exécution (ici entre 2 et 5 heures pour imprimer un mur de 2 à 2,5 mètres de haut), change aussi considérablement le visage des chantiers. À la réduction drastique des nuisances sonores et des déchets, s’ajoute également une diminution de la pénibilité de travail et des risques d’accidents.

pose des murs imprimés en 3D

Alexandre Moussion