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Markforged veut rendre l’impression 3D d’Inconel plus sûre et abordable

pince de creuset imprimés avec de l'Inconel 625

Pionnier de l’impression 3D carbone, Markforged est un fabricant qui ne cesse de progresser sur le segment métal. Trois ans après le lancement de sa Mark One, première imprimante 3D à fibres de carbone, la start-up américaine est passée à la vitesse supérieure en révélant sa Metal X, un système professionnel à dépôt de fil métallique.

Grâce à sa dernière levée de fond de 82 millions de dollars, l’entreprise est en mesure de développer de nouveaux matériaux pour sa technologie d’impression 3D métal. Après ses filaments en acier inoxydable 17-4 PH, H13, A2 et D2, Markforged a annoncé la disponibilité d’un nouveau matériau métallique : l’Inconel 625. Conçu pour une impression facile, ce superalliage de Nickel/Chrome/Molybdène permettra la fabrication des pièces combinant à la fois des résistances mécaniques et des résistances aux très hautes températures. Markforged évoque des applications dans des environnements difficiles tels que les secteurs de l’aérospatiale, de l’énergie, la chimie ou du maritime.

En ajoutant ce métal à sa gamme de filament, Markforged offre également aux utilisateurs un moyen plus abordable et sûr d’imprimer des pièces en Inconel, un matériau notoirement difficile à utiliser. « L’Inconel est traditionnellement un matériau avec lequel il est difficile et coûteux de travailler », confirme Jon Reilly, vice-président des produits chez Markforged. « Avant Markforged, beaucoup devaient attendre un fournisseur sous contrat, investir de manière significative dans la création de moules ou acheter un procédé à base de poudre qui nécessitait des installations intensives et des techniciens hautement qualifiés. À présent, la fabrication d’Inconel est rapide, sûre et abordable. »

Des pièces en Inconel imprimées en quelques jours contre quatre semaines auparavant

impression 3d de pinces en Inconel

pinces en Inconel fabriquées avec une imprimante 3D

Pinces de creuset imprimées avec un filament chargé en Inconel 625. Photo via Markforged.

Nieka Systems, une société qui fabrique des équipements de préparation d’échantillons pour les industries minière et cimentière, a eu la primeur d’expérimenter le nouveau matériau. Les premières tests ont porté sur l’un de ses équipements qui permet de convertir des échantillons de minerai ou de ciment en disques de verre. Comme le montre la vidéo ci-dessous, la société utilise l’impression 3D d’Inconel pour produire des pinces de creuset qui maintiennent les échantillons en place pendant que la machine effectue un cycle rapide entre les températures hautes et basses.

Nieka affirme avoir constaté de nombreuses améliorations dans son flux de travail, notamment une production 10 fois moins chère par rapport à la commande de pièces imprimées en 3D auprès de fournisseurs externes et des délais d’exécution beaucoup plus rapides, soit quelques jours seulement, contre quatre semaines auparavant.

« Investir dans le système Markforged Metal X pour imprimer en interne avec Inconel était une évidence », a déclaré Louis Croisetiere, PhD, fondateur de Nieka Systems. « Pour les seuls besoins de production, le temps, les efforts et les économies de coûts étaient incroyables. La finition en métal est superbe, et il est facile de télécharger la pièce, d’imprimer, et si nous imprimons cinq ou 10 pièces lundi, nous pourrons les utiliser quelques jours plus tard. »

D’ores et déjà disponible à la commande, l’Inconel 625 étend encore un peu plus le champ d’applications de la Metal X. Non seulement les fabricants disposent d’une solution pour produire des pièces plus complexes que les méthodes classiques d’usinage et plus économe en matière première, mais aussi plus abordable que les systèmes à fusion laser sur lit de poudre. Le prix d’une imprimante de type SLM ou DLMS avoisine en effet les 500 000 € contre 165 000 € environ pour la Metal X, fours de déliantage et frittage compris. Les risques et dangers liés à l’utilisation de poudres métalliques sont un autre argument de poids. Les technologies à dépôt de fil métallique comme celles du fabricant Desktop Metal, constituent une alternative intéressante.

Alexandre Moussion