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Quand l’impression 3D ramène à la vie des dragons de 250 ans

Après le dinosaure ressuscité par le français Metropole, voilà que 3D Systems fait la démonstration de sa technologie en ramenant à la vie des dragons âgés de 250 ans. Le constructeur d’imprimantes 3D américain a annoncé hier l’installation de 72 dragons de grande taille, produits par impression 3D, à la Grande pagode de Kew au Royaume-Uni. Ces derniers apportent la touche finale au projet de restauration, réalisée par l’organisation Historic Royal Palaces (HRP), de ce site vieux de 250 ans, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

La Grande pagode de Kew fut commandée en 1761, pendant le règne de George III. Au cours des années qui suivirent son inauguration, elle attira les foules qui venaient admirer ses détails exotiques spectaculaires, notamment les dragons en bois peint qui ornaient les coins octogonaux de chaque étage. Dans les années 1780, les dragons furent retirés afin de procéder à des réparations sur la toiture, et ne furent jamais remis en place. Bien que des rumeurs prétendent qu’ils servirent au paiement des dettes de jeu du roi, les spécialistes pensent que le bois avait tout simplement pourri au fil du temps.

« la possibilité de créer des statues de dragons légères, et la durabilité des matériaux de l’impression 3D SLS sont autant de facteurs clés »

Lorsque le projet a débuté, HRP devait trouver un moyen de remplacer les grands dragons qui décoraient jadis l’édifice, mais dont l’histoire avait perdu la trace. HRP avait besoin d’une solution qui reproduirait les dragons de manière authentique, tout en étant capable de résister au climat anglais, réputé peu clément. L’équipe de fabrication à la demande de 3D Systems (basée à High Wycombe, au Royaume-Uni) a réalisé ces dragons légers et durables en ayant recours à un processus de numérisation vers CAO s’appuyant sur le logiciel Geomagic®, l’impression 3D SLS (frittage sélectif par laser) et une finition de grande qualité. Ces technologies, associées au savoir-faire de l’équipe de 3D Systems, démontré lors des nombreuses heures passées en ingénierie initiale et en finition ultime, ont assuré la faisabilité, l’efficacité et la rentabilité de cette démarche.

« Nous nous sommes adressés à 3D Systems pour obtenir le débit élevé, la précision des détails et l’excellente finition indispensables à ce projet », explique Craig Hatto, directeur de projet de Historic Royal Palaces. « Les compétences techniques de l’équipe de 3D Systems, la possibilité de créer des statues de dragons légères, et la durabilité des matériaux de l’impression 3D SLS sont autant de facteurs clés dont nous avons tenu compte pour ce projet. »

« En impression 3D, nous ne sommes pas limités par la nécessité d’attendre l’outillage »

Redonner vie à ces dragons a nécessité une combinaison unique de recherches et d’ingénierie inverse de la part de l’équipe de fabrication à la demande de 3D Systems en vue de permettre la production numérique rapide des différentes pièces. Le projet consistait à numériser un dragon en bois sculpté, avec le bras de mesure FARO® Design ScanArm, dans le logiciel d’ingénierie inverse Geomagic® Design X de 3D Systems. L’utilisation de la CAO a donné lieu à des solutions techniques innovantes pour les dragons, notamment des éléments cachés visant à faciliter leur montage sur la pagode, ainsi que la réalisation d’une statue creuse 60 % moins lourde que les alternatives en bois.

L’importante réduction du poids qu’autorise l’impression 3D permet de diminuer les contraintes exercées sur ce bâtiment historique, contribuant ainsi à sa préservation pour les générations futures. L’équipe de 3D Systems a également utilisé les données CAO pour mettre les dragons à l’échelle, produisant ces derniers dans diverses tailles comprises entre 1 150 mm et 1 850 mm de longueur.

« En impression 3D, nous ne sommes pas limités par la nécessité d’attendre l’outillage, ou par le temps que cela exige », remarque Nick Lewis, directeur général de la division Fabrication à la demande de 3D Systems. « L’existence de données 3D numériques nous permet de produire des pièces rapidement en toute liberté, dans des tailles personnalisées. »

« nous avons pu mettre en œuvre une nouvelle technologie sur un monument historique »

Les dragons ont été imprimés sur des machines SLS de 3D Systems, en DuraForm® PA, un matériau nylon polyamide 12 durable, capable d’imiter l’aspect et la texture des dragons d’origine. Par sa résolution et ses propriétés mécaniques, le DuraForm PA est idéal pour les pièces complexes à parois minces ou les exigences d’emboîtement. Dans le cas des dragons de Kew, ces caractéristiques convenaient à la fois à l’obligation de fonctionnalité de l’installation et aux besoins esthétiques de la restauration historique. La finition des dragons produits par impression 3D a été assurée par les artisans qualifiés de 3D Systems, qui ont peint chaque pièce à la main.

« Nous voyons si souvent la technologie d’impression 3D être appliquée à de nouvelles innovations que lorsque nous avons l’occasion d’entrer littéralement dans l’histoire, c’est assez formidable », s’enthousiasme Phil Schultz, vice-président et directeur général de la division Plastiques et fabrication à la demande de 3D Systems. « Lors de cette collaboration avec Historic Royal Palaces, nous avons pu mettre en œuvre une nouvelle technologie sur un monument historique, lui restituant sa beauté d’antan et contribuant à préserver son avenir pour les générations futures. Ce projet témoigne des capacités et du savoir-faire de notre équipe de fabrication à la demande. Notre gamme complète de matériaux durables, nos technologies d’impression 3D, nos logiciels d’ingénierie inverse et nos connaissances pratiques nous permettent de créer une solution personnalisée, quels que soient les besoins spécifiques du client. »

La Grande pagode de Kew sera ouverte au public le 13 juillet 2018.

Alexandre Moussion