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L’armée américaine met le cap sur l’impression 3D

porte avion de l'Us Navy

Conscient des nombreux bénéfices qu’elle pourrait en tirer, l’armée américaine s’intéresse de très près à l’impression 3D. En juin dernier déjà, la Navy organisait son premier Maker Faire dans le but de sensibiliser et d’initier ses soldats à cette nouvelle méthode de fabrication. Quelques jours plus tard une imprimante 3D embarquait pour la première fois dans un porte-avions de la marine des Etats-Unis, USS Essex.

Les membres de l’équipage ont pu ainsi imprimer toutes sortes d’objets tels que des seringues en plastique ou des bouchons de réservoir d’huile sur une Fortus 400mc de Stratasys. Si la marine s’intéresse autant à l’impression 3D, c’est que cette technologie pourrait lui permettre de réparer plus rapidement des avaries sans à avoir à immobiliser leur bateau trop longtemps. Une manière de faciliter grandement la logistique et de réduire grandement les coûts de réparation.

« cette technologie permettrait de faire un bond dans la médecine personnalisée »

L’armée américaine mène également des recherches très actives dans le domaine de la bioimpression. Bien qu’encore à l’état très embryonnaire, cette technique d’impression 3D de tissus vivants, pourrait dans les années à venir sauver des soldats brûlés ou blessés par balle. L’AFIRM, un consortium interdisciplinaire d’universités et de laboratoires militaires dirigé par le docteur Michael Romanko même actuellement des travaux sur ce procédé très prometteur. Ce dernier déclare : « Les cicatrices que les soldats développent en raison de leurs brûlures les défigurent définitivement. La capacité de cette technologie à restaurer une peau de haute qualité et élastique avec les glandes sudoripares, la pigmentation appropriée et les follicules pileux est extrêmement intéressante. »

Les premiers résultats sont pour l’heure encourageants. Les chercheurs espèrent que le bioprinting pourra devenir une solution fiable à l’avenir. Romanko souligne : « Les brûlures représentent jusqu’à 30% des blessures de guerres… Chaque blessure est différente et chaque peau correspond à un type d’impression, cette technologie permettrait de faire un bond dans la médecine personnalisée« . AFIRM place également beaucoup d’espoir dans ses travaux sur l’impression d’organes et de systèmes vasculaires, notamment des os et des muscles.

« l’impression de nourriture est certainement une science en plein essor »

Mais l’armée américaine voit encore plus loin et étudie d’autres moyens pour appliquer l’impression 3D à d’autres domaines… En effet le NSRDEC (l’U.S. Army Natick Soldier Research, Development and Engineering Center’s) dirigé par Lauren Oleksyk cherche à intégrer cette technologie à la production d’aliments pour nourrir les soldats. Alors que les imprimantes 3D alimentaires commencent à pointer le bout de leur extrudeur sur le marché, on pense à la Chefjet pour imprimer des bonbons ou à la choc Creator pour le chocolat, Lauren Oleksyk souhaite appliquer ce potentiel à l’alimentation de combat. Une manière de diminuer les coûts et d’imprimer des aliments à la demande pour réduire le gaspillage.

Lauren Oleksyk commente : « l’impression de nourriture est certainement une science en plein essor. Dans l’industrie de la confiserie, ils impriment déjà des bonbons et des chocolats. Certaines entreprises sont même en train de considérer l’impression 3D de viande ou de substituts de viande à base de produits végétaux qui contiennent la protéine trouvée dans celle-ci. »

Lauren Oleksyk a révélé mener des recherches sur l’agglomération par ultrasons pour imprimer de petits aliments compacts tels que des sandwichs. L’association entre la combinaison de l’impression 3D et ce processus pourrait donner un produit riche en nutriments, de longue conservation et approprié aux zones de combats reculées.

Jusqu’alors très septique quant au réel intérêt de l’impression 3D, Oleksyk imagine même des imprimantes 3D répondant de manière très personnalisée aux besoins nutritionnels des soldats. Ainsi selon leurs carences, des aliments pourraient être imprimés avec la bonne quantité de vitamines, de minéraux ou de protéines selon le profil de la personne.

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