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Dagoma démarre 2021 avec un repreneur et de nouvelles ambitions pour le marché professionnel

Mathieu Beseme (à gauche) et Matthieu Regnier (à droite) piloteront les nouveaux projets de Dagoma

Mathieu Beseme, le directeur général de Dagoma, et Matthieu Régnier, son président et co-fondateur historique (crédits photo : Dagoma)

L’horizon semble enfin se dégager pour Dagoma. Placée en redressement judiciaire depuis près d’un an en raison d’un désaccord entre ses actionnaires, la start-up française a fini par recevoir le feu vert de la justice pour un projet de reprise qui a pris effet ce 1er janvier 2021. Créé il y a 7 ans déjà, le pionnier français de l’imprimante 3D grand public doit son salut à un nouvel acteur opérationnel, un certain Mathieu Besme. Agé de 40 ans, ce spécialiste du marketing et du développement de stratégie plateforme, apportera ses compétences pour accélérer le commerce et le marché professionnel visé par Dagoma. Les rênes de l’entreprise roubaisienne seront partagées avec son co-fondateur Mathieu Régnier.

Soumis ces dernières années à une concurrence toujours plus rude des machines chinoises low-cost, sans oublier la professionnalisation du marché, la marque au triangle s’est lancée le défi de développer une imprimante 3D à destination des professionnels, avec dixit l’objectif : « la relocalisation d’une production plus raisonnée et responsable ». Pour financer son entrée sur le marché pro et ses nouveaux projets pour les particuliers, Dagoma pourra compter sur le soutien de nouveaux investisseurs. « Au delà de l’apport financier, nous avons recherché un accompagnement durable auprès de nos nouveaux associés.» insiste Matthieu Regnier. « Leurs conseils et expertises permettront à Dagoma de grandir vite et sereinement ». “Du Président de la région au Président du tribunal du commerce, nous avons reçu de nombreux messages de soutien des acteurs locaux » ajoute Mathieu Besème.

L’entreprise qui comptait encore 20 salariés au premier trimestre 2020, prévoit pour cela le recrutement de 14 nouveaux talents en 2021, dont la moitié sur les 3 premiers mois de l’année (Marketing, R&D, Commerce, …). Quant au Club Dagoma et l’ensemble du service après-vente, ils seront maintenus pour assurer la continuité de l’activité, tout comme ses partenaires et son réseau de distributeur (Boulanger, Leroy Merlin, Cultura, Bureau Vallée, …).

« avec plus d’un million de pièces imprimées depuis ces 3 dernières années, nous avons une réelle expérience des besoins professionnels »

Vendues dans une gamme de prix que l’on peut estimer comprise entre 2 500 et 20 000 €, les imprimantes 3D professionnelles se distinguent des machines personnelles, notamment par leur capacité à imprimer des matériaux de qualité ingénierie, ainsi que leur précision et leur plus gros volume de fabrication. La fiabilité de ces machines, permet de répondre aux besoins des industriels pour la fabrication de prototypes, d’outillage ou de pièces finies en petite série. Si les imprimantes personnelles représentent l’essentiel des expéditions dans le monde (environ 85 %), leur marge est en revanche très faible. Pour cette raison, la plupart des fabricants historiques, MakerBot et Ultimaker pour les plus connus, se sont réorientés vers le segment pro pour augmenter leurs marges.

Pour l’heure peu d’informations ont encore filtré quant aux spécifications de la nouvelle machine professionnelle de Dagoma. On sait juste qu’il s’agira d’une imprimante « cartésienne avec des volumes plus importants ». Dans une interview accordée à Primante3D, Mathieu Régnier évoquait pas moins de 4 années de travail en R&D pour en arriver à une imprimante PRO facile à utiliser. « Voici plus de 6 ans que nous imprimons en 3D, que nous travaillons et optimisons nos imprimantes 3D. Déclarait-il. « Nous pensons être prêts, avec plus d’un million de pièces imprimées depuis ces 3 dernières années, nous avons une réelle expérience des besoins professionnels. »

Si le marché des imprimantes 3D grand public se veut particulièrement concurrentiel, celui du segment professionnel n’est pas sans embûches. En plus des grandes marques internationales, Dagoma devra composer avec la présence de fabricants français pour certains déjà bien installés. On pense bien sûr au niçois Volumic qui jouit déjà d’une très bonne image en France, mais aussi de nouveaux acteurs particulièrement novateurs tels que Lynxter et Pollen AM et leurs imprimantes multimatériaux. Spécialisé lui aussi à ses débuts dans les imprimantes 3D grand public en kit, Emotion Tech s’est quant à lui diversifié en s’orientant vers une nouvelle solution professionnelle grand format.

Alexandre Moussion