Matthieu Regnier et Mathieu Beseme (crédits photo Dagoma)
Conquérir le marché de l’impression 3D professionnelle, telle est la nouvelle ambition de Dagoma. Pour atteindre cet objectif, le pionnier français de l’imprimante 3D grand public vient de boucler une nouvelle levée de fonds d’1 million d’euros auprès d’investisseurs privés, clôturant ainsi le processus de reprise de l’entreprise. En janvier dernier, la jeune entreprise roubaisienne prenait un nouveau départ en partageant ses rênes avec Mathieu Besme, spécialiste du marketing et du développement de stratégie plateforme. Ce dernier vient consolider les compétences de Dagoma et prendre la direction générale de l’entreprise.
La marque au triangle compte sur ce nouvel apport de capital pour financer son entrée sur le marché B2B, un segment qui compte déjà la présence de fabricants déjà bien installés sur le territoire. Un défi de taille donc pour l’entreprise qui entend bien maintenir le cap de sa philosophie d’impression 3D, à la fois accessible, localisée et responsable. « Depuis plus de 4 ans, nous travaillons sur une imprimante PRO facile à utiliser. Nous pensons être prêts, avec plus d’un million de pièces imprimées depuis ces 3 dernières années, nous avons une réelle expérience des besoins professionnels. » Déclarait son co-fondateur Mathieu Régnier dans une interview accordée à PRIMANTE3D.
La nouvelle levée de fonds doit permettre à l’entreprise en pleine renaissance de proposer une offre de service et d’accompagnement, qui va s’articuler autour d’une nouvelle imprimante 3D développée et conçue par et pour des professionnels de la production. L’offre comportera 6 axes : la vente de machines industrielles, la mise en réseau privé et sécurisé de nos produits, la mise en place d’une plateforme centralisée de gestion de votre parc machines, la fabrication à la demande de vos pièces plastiques, l’accompagnement dans le design, la conception, et enfin un accompagnement à la demande, en distanciel ou en présentiel, et de la formation.
« nous avons doublé les effectifs et nous prévoyons encore une dizaine d’embauches d’ici fin 2021 »
Depuis sa création en 2014, Dagoma a vendu 50 000 imprimantes 3D dont 50 % est imprimé par d’autres imprimantes
Comme nombre de fabricants, le regain médiatique autour de l’impression 3D a été bénéfique pour Dagoma. Ses 250 000 visières réalisées rien que sur le mois d’avril 2020, n’a pas manqué de susciter l’attention de sa nouvelle cible clientèle : les professionnels et les entreprises. De plus, l’entreprise jouit d’une dynamique positive. La société révèle avoir dépassé de 20% les objectifs qu’elle s’était fixée sur le premier trimestre 2021. « Depuis janvier, nous avons doublé les effectifs et nous prévoyons encore une dizaine d’embauches d’ici fin 2021. » se réjouit Mathieu Beseme.
Si peu de choses ont pour le moment filtré quant aux spécifications de la machine professionnelle de Dagoma, on sait néanmoins qu’il s’agira d’une imprimante cartésienne grand format. On se souvient d’une première tentative en 2016, mais vite tombée dans l’oubli, la fameuse Explorer 350. Une machine tournée davantage vers un usage professionnel qui disposait alors d’un plus grand volume d’impression que ses aînées, soit 350 x 350 x 350 mm. Au regard de son prix (2 390 €) et de la concurrence, l’imprimante montrait en revanche assez peu d’atouts (plateau chauffant, écran LCD…). Une double buse était disponible, mais en option.
Vu la concurrence actuelle et les nombreuses contraintes de ce segment, chacun attend avec impatience de voir comment l’entreprise tricolore va réussir à concilier sa philosophie avec ses nouveaux objectifs. Rendez-vous dans quelques mois…
