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DIY : comment fabriquer votre propre caméra thermique grâce à l’impression 3D ?

caméra thermique fabriquée par impression 3D

Fierté personnelle, rejet de la consommation de masse, économie, participation à un projet social ou encore création d’un objet unique… les raisons expliquant le succès du Do It Yourself (Fais-le toi même) sont multiples et variées. Associé à cette culture du bricolage, le mouvement Maker n’est d’ailleurs pas étranger à l’impression 3D, ayant largement participé à la démocratisation de cette technologie, notamment grâce au projet ReRap (Replication Rapid prototyper).

Initié en 2005 par Adrien Bowyer alors maître de conférence en ingénierie mécanique, ce projet novateur qui visait à créer une machine capable de s’autorépliquer et libre, a donné naissance à nombre d’imprimantes 3D que nous utilisons aujourd’hui (PrintBot, Ultimaker, Makerbot.. ).

« Cette mini caméra thermique peut détecter la température de surface des objets »

Animés par un état d’esprit à mi chemin entre artisanat et nouvelles technologies, les makers se sont très vite appropriés l’impression 3D, un outil de plus en plus abordable, synonyme de personnalisation et de souplesse de conception. Illustrant parfaitement cette tendance, les frères Pedro et Noe Ruiz, deux créateurs passionnés d’électronique officiant chez le célèbre Adafruit, viennent de publier un nouveau projet portant sur la fabrication d’une caméra thermique imprimée en 3D.

« Cette mini caméra thermique peut détecter la température de surface des objets et les afficher sous forme de carte de chaleur colorée.» Expliquent les frères Ruiz. « Les températures sont affichées en temps réel et affichées sous différentes couleurs pour former une carte thermique. »

« L’enceinte présente une esthétique kawaii à la fois simpliste et élégante »

Si ce genre d’appareil peut sembler assez technique, les frères Ruiz ont trouvé non seulement le moyen de rendre le projet réalisable pour les makers de niveau intermédiaire, mais aussi de transformer une caméra thermique en un produit plus abordable et design. Un look « inspiré par la caméra Diana Toy classique » Souligne le célèbre duo. « L’enceinte présente une esthétique kawaii à la fois simpliste et élégante

Pour ce projet aussi insolite que haut en couleur, plusieurs composants électroniques sont requis dont : un écran TFT 2,4 pouces, un capteur de caméra thermique (les capteurs AMG8833 d’Adafruit sont recommandés pour leur compatibilité avec Arduino), un Feather HUZZAH32 et interrupteur à glissière. Le reste du matériel se compose de vis, d’autocollants, de mastic et de fils à soudure.

Si les composants imprimés en 3D (voir ci-dessus) – relativement simples – ont été fabriqués sur une Ultimaker 2+ et 3, n’importe quelle imprimante 3D exploitant la technologie FDM (dépôt de matière fondue) fait l’affaire.

Pour ceux qui n’auraient pas la chance de posséder une imprimante 3D, il existe bien sûr toute sorte de solutions alternatives très abordables comme les fablabs ou les services d’impression 3D.

Côté matériaux, les frères Ruiz révèlent avoir utilisé 6 filaments de couleurs différentes de type PLA issus de la marque MeltInk3D. Les makers, et c’est là aussi tout l’intérêt de l’impression 3D, peuvent bien sûr choisir et combiner leurs propres coloris. Conçus sur l’excellent logiciel de création Fusion 360, les modèles au nombre de 8 sont téléchargeables sur Thingiverse.

Elément principal du dispositif, le capteur thermique est proposé sur Adafruit à un prix très abordable, soit 39,95 €. Fabriqué par le géant japonais de l’électronique Panasonic, ce capteur est capable de mesurer des températures allant de 0 ° C à 80 ° C (32 ° F à 176 ° F) avec une précision de + – 2,5 ° C (4,5 ° F), et peut détecter un humain jusqu’à 7 mètres de distance.

Appelée aussi caméra thermographique, une caméra thermique est utile dans de nombreuses situations comme par exemple la détection des points faibles de l’isolation d’un bâtiment, la vérification des températures des canalisations et installations de chauffage, ou encore la détection de personnes ayant une fièvre suspecte dans les aéroports.

Alexandre Moussion